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L a P U B L i a n c e
atelier d'écriture et publication
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Atelier d'écriture n° 43
Le centon et la boule de neige
La boule de neige est un procédé littéraire qui permet de construire des petites histoires en composant les phrases une à une, avec des mots de plus en plus longs. Chaque phrase doit commencer par un mot très court (1 lettre), le deuxième mot comprend 2 lettres, le troisième mot comprend 3 lettres, le quatrième mot 4 lettres, etc.
On peut aussi construire des phrases avec des mots de plus en plus longs, sans que la différence de longueur entre chaque mot soit de 1 lettre.
De plus, le premier mot de la phrase peut être constitué de 1 lettre, ou bien de 2 ou de 3.
Le but étant de construire des phrases dont le mot suivant est plus long que le précédent.
On peut ainsi obtenir des phrases de ce type :
1er mot (1 lettre) 2ème mot (2 lettres) 3ème mot (3 lettres) 4ème mot (4 lettres) 5ème mot (5 lettres) 6ème mot (6 lettres) 7ème mot (7 lettres) etc.
Ou bien des phrases de ce type :
1er mot (1 lettre) 2ème mot (3 lettres) 3ème mot (4 lettres) 4ème mot (6 lettres) 5ème mot (7 lettres) 6ème mot (8 lettres) 7ème mot (10 lettres) etc.
Ou encore des phrases de ce type :
1er mot (2 lettre) 2ème mot (4 lettres) 3ème mot (5 lettres) 4ème mot (7 lettres) 5ème mot (8 lettres) 6ème mot (10 lettres) etc.
Consigne : utiliser les listes de mots suivants, ou votre propre liste de mots, pour former des phrases :
Mots en 1 lettre : j', à, n', c', l', m', t', ô, d', s'.
Mots en 2 lettres : ah, ai, an, as, au, bu, ça, ce, de, du, eh, en, es, et, eu, ex, fi, ha, hé, hi, il, je, la, le, ma, me, na, ne, ni, nu, oh, on, or, os, ou, pu, sa, se, si, ta, te, tu, un, va, vu.
Mots en 3 lettres : âge, ail, air, âme, ami, âne, ans, arc, art, aux, axe, bac, bah, bal, ban, bar, bas, bec, bel, bis, blé, boa, bob, bof, bol, bon, bue, bus, but, cap, car, cas, cep, ces, cet, cil, clé, coi, col, coq, cor, cou, cri, cru, des, dis, dit, dix, don, dos, dot, dru, duc, due, duo, dur, eau, écu, ego, élu, ému, épi, ère, erg, est, été, eue, euh, eue, fan, fer, feu, fil, fin, fit, foi, fou, fui, fus, fut, gag, gai, gaz, gel, gui, hic, hop, ici, île, ils, ion, ira, ire, jet, jeu, job, jus, kir, kit, lac, les, lia, lie, lin, lis, lit, loi, lot, lue, lui, lys, mal, mas, mec, mer, mes, met, mie, moi, mon, mot, mou, nez nia nid nie, nom, non, nos, nue, nui, nul, nus, ode, oie, osa, ose, ôta, ôte, ouf, oui, pan, par, pas, peu, pic, pie, pli, plu, pot, pua, pue, pur, pus, put, que, qui, rai, rat, ria, rit riz roc roi rot, rua, rue, sac, sec, sel, ses, six, ski, soc, soi, sol, son, sot, sou, sua, suc, sud, sue, sur, sut, tas, tek, tes, thé, tic, tir, toc, toi, ton, tri, tua, tue, une, uni, usa, use vas ver via vie, vif, vil, vin, vis, vit, vol, vos, vue, vus, yak, yen, zen, zoo, zou, zut.
Exemples :
N'ai pas peur petite gazelle vaporeuse ! (1-2-3-4-6-7-9). J'ai une douce griffe (1-2-3-4-5-6). Qui cajole, chatouille (3-6-10). Et non blesse, égratigne (2-3-6-9).
D'en bas, nous épions chaque mouvement (de la) multitude (1-2-3-4-6-6-9-9).
Ô ! Je crains bientôt (d')effrayants affolements ! (1-2-6-7-10-11).
Viens, rentrons (5-8). Je ne suis (qu'un) lion bizarre (et) végétarien (2-2-4-4-7-10).
On peut utiliser avec profit un dictionnaire des synonymes et des contraires, ce qui permet de trouver des mots de différentes longueurs pour un même sens, un même sujet ou un même thème.
Une variante de la boule de neige tient dans le décompte du nombre de syllabe(s) d'un mot au lieu du nombre de lettre(s). On peut effectuer le même exercice en constituant des phrases à l'aide d'un mot de 1 syllabe suivi d'un mot de 2 syllabes, suivi d'un mot à 3 syllabes, etc.
Exemple :
Le petit caniche (se) précipita furieusement (1-2-3-4-5), car de nombreux moineaux aubadaient (en) s'égosillant bienheureusement (1-1-2-2-3-4-5).
***
Le centon est un « nom masculin emprunté (1570) au latin cento, -onis « morceau d'étoffe ou vêtement rapiécé », « habit fait de plusieurs morceaux », qui signifie au sens figuré « pièce de poésie composée de vers ou fragments de vers d'origines diverses » (IVe siècle).
Le mot a été introduit en littérature et étendu à une pièce musicale formée de morceaux divers. »
Consigne : composer un petit texte, poétique ou en prose, en empruntant des vers, ou des fragments de vers, des phrases ou des extraits de phrases, à des auteurs antérieurs, en citant le nom de l'auteur et le titre de l'œuvre.
Cela peut donner par exemple ceci, le texte étant présenté tout d'abord (en 1) sous forme d'extraits avec le nom de l'auteur et de l'œuvre cités, puis (en 2) sans signalement des sources :
1) Vers le commencement du mois de mars de l'année 1841, je voyageais en Corse. Rien de plus pittoresque et de plus commode qu'un voyage en Corse : on s'embarque à Toulon ; en vingt heures, on est à Ajaccio, ou en vingt-quatre heures, à Bastia. (Alexandre Dumas, 1802-1870, « Les Frères corses »)
Je ne sais comment je dure, (Christine de Pisan, 1364-1431, « Rondeaux », orthographe modernisée)
De vent, de pluie et de froidure. (Charles d'Orléans, 1394-1465, « Rondeau », orthographe modernisée)
Il y a en Corse sept à huit cents bandits, mais le plus célèbre de tous, celui dont le nom est populaire sous le châtaignier des montagnes et dans la hutte du pêcheur, celui qu'on nomme partout avec une sorte d'enthousiasme, ce bandit se nomme Sainte-Lucie. (Pierre Alexis Ponson du Terrail, 1829-1871, « Les Bandits »)
La reine Blanche comme lis. (François Villon, 1431-1463, « Ballade, Le Testament », orthographe modernisée)
Là, on achète ou on loue un cheval. Il passe par des chemins où Balmat le célèbre alpiniste lui-même eût mis des crampons, et sur des ponts où même l'écuyer de cirque Auriol demanderait un balancier. Quant au voyageur, il n'a qu'à fermer les yeux et à laisser faire l'animal : le danger ne le regarde pas. (Alexandre Dumas, 1802-1870, « Les Frères corses »)
Je ferme donc les yeux, bercée par le pas nonchalant du cheval, et je repense à Sainte-Lucie, que je suis en train de rejoindre, à ses paroles qu'il me murmura à l'oreille, mon visage enfoui dans ses cheveux défaits, lorsque nous nous quittâmes des mois auparavant : (Anonyme)
Frères humains qui après nous vivez,
N'ayez les cœurs contre nous endurcis, (François Villon, 1431-1463, « Poésies diverses », orthographe modernisée)
Dans leur grand Océan à jamais engloutis... (Tristan Corbière, 1845-1875, « Les amours jaunes, La fin »)
Il ne put finir sa phrase, les gendarmes étaient sur ses talons et ils tambourinaient déjà à la porte de ma maison. (Anonyme)
L'officier ne raconta l'aventure que huit jours après, quand Sainte-Lucie fut en sûreté. (Pierre Alexis Ponson du Terrail, 1829-1871, « Les Bandits »)
Vous désirez me voir, monsieur, je serais heureux moi-même de vous être présenté ; n'ayant personne auprès de moi qui puisse me rendre ce service, je prendrai la liberté de me présenter moi-même. Soyez chez vous demain à onze heures du soir. Je me fie à votre loyauté. (Pierre Alexis Ponson du Terrail, 1829-1871, « Les Bandits »)
Tout roule et se confond, souffle rauque des bouches, (Leconte de Lisle, 1818-1894, « Le combat homérique »)
Nos deux cœurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux. (Charles Baudelaire, 1821-1867, « La Mort des amants »)
Le lendemain, en effet, l'officier était dans sa demeure ; Sainte-Lucie arriva par la fenêtre, causa une heure, fuma trois cigares et s'en fut par le même chemin. (Pierre Alexis Ponson du Terrail, 1829-1871, « Les Bandits »)
Car il faut que les femmes pleurent, (Sully Prudhomme, 1839-1907, « Le long du quai »)
[Et] ferme[nt] les branches d'or de [leur] rouge éventail. (José Maria de Heredia, 1842-1905, « Soleil couchant »)
Lune, vagabonde Lune,
Faisons cause et mœurs communes ? (Jules Laforgue, 1860-1887, « Complainte de la lune en province »)
2) Vers le commencement du mois de mars de l'année 1841, je voyageais en Corse. Rien de plus pittoresque et de plus commode qu'un voyage en Corse : on s'embarque à Toulon ; en vingt heures, on est à Ajaccio, ou en vingt-quatre heures, à Bastia.
« Je ne sais comment je dure,
De vent, de pluie et de froidure. »
Il y a en Corse sept à huit cents bandits, mais le plus célèbre de tous, celui dont le nom est populaire sous le châtaignier des montagnes et dans la hutte du pêcheur, celui qu'on nomme partout avec une sorte d'enthousiasme, ce bandit se nomme Sainte-Lucie. La reine Blanche comme lis...
Là, on achète ou on loue un cheval. Il passe par des chemins où Balmat le célèbre alpiniste lui-même eût mis des crampons, et sur des ponts où même l'écuyer de cirque Auriol demanderait un balancier. Quant au voyageur, il n'a qu'à fermer les yeux et à laisser faire l'animal : le danger ne le regarde pas. Je ferme donc les yeux, bercée par le pas nonchalant du cheval, et je repense à Sainte-Lucie, que je suis en train de rejoindre, à ses paroles qu'il me murmura à l'oreille, mon visage enfoui dans ses cheveux défaits, lorsque nous nous quittâmes des mois auparavant :
« Frères humains qui après nous vivez,
N'ayez les cœurs contre nous endurcis,
Dans leur grand Océan à jamais engloutis... »
Il ne put finir sa phrase, les gendarmes étaient sur ses talons et ils tambourinaient déjà à la porte de ma maison. L'officier ne raconta l'aventure que huit jours après, quand Sainte-Lucie fut en sûreté.
« Vous désirez me voir, monsieur, je serais heureux moi-même de vous être présenté ; n'ayant personne auprès de moi qui puisse me rendre ce service, je prendrai la liberté de me présenter moi-même. Soyez chez vous demain à onze heures du soir. Je me fie à votre loyauté. »
Tout roule et se confond, souffle rauque des bouches,
Nos deux cœurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.
Le lendemain, en effet, l'officier était dans sa demeure ; Sainte-Lucie arriva par la fenêtre, causa une heure, fuma trois cigares et s'en fut par le même chemin.
Car il faut que les femmes pleurent,
[Et] ferme[nt] les branches d'or de [leur] rouge éventail.
« Lune, vagabonde Lune,
Faisons cause et mœurs communes ? »
À vous de jouer,
À vos claviers, plumes et stylos !
Bibliographie :
> BERTAUD DU CHAZAUD, Henri, 1999. Dictionnaire de synonymes et contraires. Paris, Le Robert (Collection Les usuels).
> Le Grand Robert de la langue française, 2001, 2e éd. 6 vol.
> LITTRÉ, Paul-Émile, 1991 (1866-1877). Dictionnaire de la langue française. Chicago, Encyclopaedia Britannica Inc. Nouv. éd. 6 vol. + 1 supplément, vol. 1, p. 793.
> REY, Alain (dir.), 1994. Dictionnaire historique de la langue française. Paris, Le Robert. 2 vol., p. 375.
Contact : numencegalerielitteraire@gmail.com
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