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L
a - P U B L i
a n c e
atelier
d'écriture et publication
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e n - l i g n e . . .
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Atelier d'écriture n° 1
Les
métamorphoses
« Maintenant
tu habites à l'intérieur de l'arbre et tu as de longues racines qui
sont enfouies dans la terre argileuse. C'est à cause des racines que
tu ne peux pas bouger... C'est bon de boire l'eau de cette manière :
tu la prends sans te presser avec tes pieds vaporeux, et elle monte
le long de tes veines secrètes à l'intérieur de ton ventre. »
Extrait
de : Le
chemin,
de Jean-Marie Gustave (J.-M. G.) Le Clézio (1940-).
Le
nom féminin métamorphose
est emprunté (1365) au latin metamorphosis
(changement
de forme),
transcription du grec tardif metamorphôsis,
dérivé de metamorphein
(se
transformer),
de meta
(au
milieu de,
parmi,
avec,
entre)
et morphê
(forme).
Le
mot est relevé pour la première fois en français dans le titre des
poèmes mythologiques d'Ovide (poète latin, 43 av. JC-18 ap. JC),
Les Métamorphoses,
qui relatent en 15 livres 246 fables de métamorphoses choisies dans
le répertoire de la tradition grecque et dans les fables romaines.
Plusieurs ouvrages antiques exposaient sous le même titre les
transformations d'hommes en animaux, végétaux, sources et objets ;
thème mythique, probablement universel, en tout cas commun à tout
le monde indoeuropéen.
Toujours
par référence au monde antique, métamorphose
a pris le sens de changement
d'une forme en une autre
(1493). Au XVIIe
siècle, le mot commence à se répandre, s'appliquant à un
important changement survenant dans la fortune, le caractère de
quelqu'un (1668) et à la transformation qu'éprouvent les substances
par des causes naturelles (par exemple l'eau, élément liquide, qui
se transforme en glace, élément solide, par l'action d'un froid
intense). En ce sens, il est passé dans la terminologie zoologique
(1736) où il pourrait aussi être dérivé du verbe se
métamorphoser,
appliqué aux phases de la vie des insectes.
Histoire
du monde au cours de laquelle s'enchaînent des légendes de
transformations de dieux ou d'hommes en animaux ou en plantes chez
Ovide le poète latin, Les
Métamorphoses
est aussi un roman en 11 livres d'Apulée (écrivain latin, 125-170
ap. JC), à la fois satirique et mystique, où Lucius, changé en âne
par une Thessalienne (la Thessalie est une région de la Grèce du
nord, au sud de l'Olympe), va d'aventure en aventure, à travers
divers milieux sociaux, en quête de la rose qui lui rendra forme
humaine. François Rabelais (écrivain français, 1483-1553),
Cervantès (écrivain espagnol, 1547-1616), Jean de La Fontaine
(poète français, 1621-1695) y ont puisé leur inspiration ; Gérard
de Nerval (écrivain français, 1808-1855) en a subi l'influence.
Comme
Lucius transformé en âne dans le roman d'Apulée, l'écrivain
latin, dans la nouvelle La
Métamorphose
de Franz Kafka (écrivain tchèque d'expression allemande, 1883-1924)
Grégoire Samsa est peu à peu changé en une sorte d'énorme
cancrelat, à l'épouvante et à la honte de sa famille. Dans
La Belle
et la Bête,
conte de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont (femme de lettres
française, 1711-1780), Belle se sacrifie pour sauver son père,
victime des sortilèges de la Bête, chimère à corps d'homme et à
tête de lion, et elle gagne en retour l'amour de la Bête, qui se
change en prince charmant.
Changement
de forme, de nature ou de structure en une autre, la métamorphose
est une transformation si considérable que l'être ou la chose qui
en est l'objet n'est plus reconnaissable.
Émile
Henriot, écrivain et critique littéraire français (1889-1961)
écrivait dans sa Mythologie
légère
à propos de Neptune :
« On
ne gouverne pas les eaux sans être soi-même fluide, mobile et
changeant, et les métamorphoses de Neptune sont innombrables, tour à
tour fleuve, bélier, cheval ou taureau, oiseau ou dauphin, selon la
fantaisie, le besoin ou la circonstance. »
Consignes
:
1.
Décrire la transformation d'un être humain en une source d'eau de
montagne. Commencer par décrire en quelques lignes une personne
imaginaire selon ses caractéristiques physiques et ses
caractéristiques de tempérament ou de caractère.
Puis,
décrire en quelques lignes une source d'eau de montagne (qui sort
d'un glacier, ou qui sort d'une colline recouverte d'herbe verte et
de terriers de marmottes, qui sort jaillissante et qui devient
rapidement une cascade, ou au contraire qui coule en mince filet au
milieu des cailloux ou des fleurs, etc.).
Enfin
relier les deux descriptions en décrivant en quelques lignes comment
un être humain perd toutes les caractéristiques de sa condition
humaine (sa respiration, la parole, la capacité de se mouvoir, de
penser, de rire, etc.) et gagne toutes les caractéristiques de l'eau
(la fluidité, la fraîcheur, la transparence, la vigueur, la
puissance ou au contraire la discrétion, le mouvement continuel de
l'onde, le bruit du passage de l'eau sur les cailloux en jaillissant
comme une cascade ou au contraire en glissant en mince filet, etc.).
2.
Décrire la transformation d'une rose (épines, tige et feuilles
comprises, de la couleur de votre choix) en un animal de votre choix,
domestique ou sauvage, volant, rampant, galopant, ou nageant, etc.,
comme un chat, un chien, un aigle, une mouette, un cheval, une
fourmi, un lézard, etc.
Comme
précédemment, commencer par décrire en quelques lignes la rose (sa
couleur, si elle est éclose ou en bouton, sa taille, son parfum, la
couleur et la texture de ses feuilles et de ses épines, est-ce une
rose sauvage ou une rose d'élevage, croisée ou non avec d'autres
espèces de rose, etc.).
Puis,
décrire en quelques lignes l'animal choisi, pour finir par décrire
en quelques lignes la métamorphose de la fleur en un animal.
Cela
pourrait donner ceci, avec une rose blanche qui se métamorphose en
lapin des neiges :
C'est
la plus belle rose du jardin, la plus élégante, la plus grande, la
plus blanche de toutes les roses blanches du jardin. Au printemps,
elle s'élance par-dessus le massif, loin au-dessus des autres. Ses
pétales sont larges et veloutés, aux bords ourlés, d'une couleur
qui s'étire depuis le nacré légèrement rosé jusqu'au blanc le
plus virginal, en passant par une blancheur de velours diaphane et
délicate. Ses vastes pétales s'étagent en plusieurs couches et
exhalent le jour comme la nuit, jusqu'à l'automne, un parfum
entêtant, puissant et subtil. Sa haute et robuste tige s'orne de
quelques épines, épaisses et pointues comme des griffes de chat,
placées de-ci de-là parmi les bouquets de feuilles rondes,
nervurées de vert foncé.
La
métamorphose de la rose en lapin commence par ses feuilles et ses
épines, qui tombent les unes après les autres, comme en un début
d'automne. Sur la tige nue et grise poussent quelques pointes
blanches. On dirait d'autres épines. Ce n'en est pas. Elles
grossissent, elles s'allongent jusqu'à mesurer deux à trois
dizaines de millimètres, puis elles se séparent, en deux, en
quatre, à l'infini, jusqu'à former des centaines de filaments, fins
et fournis comme des poils de lapin. C'en est. De la tige partent des
branches qui poussent là où il n'y avait rien. Elles sont
recouvertes de poils d'un blanc virginal. Elles se mettent à
trembler et on s'aperçoit alors qu'il s'agit de pattes, deux pattes
de lapin qui battent l'air, deux autres qui tapent le sol. Un museau
frémissant blanc et rosé émerge du cœur des pétales fanés qui
tombent en même temps que deux yeux rouges s'ouvrent de part et
d'autre du petit nez tout frémissant. Deux longues oreilles ivoire
se déplient au sommet d'une tête d'albâtre, au-dessus d'un corps
rond et dodu, d'une douceur duveteuse. D'un coup de rein joyeux, le
lapin s'élance dans une série de bonds excités, toutes racines
oubliées.
C'est
un lapin tout blanc, blanc comme le tapis de neige qui s'étend tout
autour de lui, assis droit et tendu, en haut d'une colline. Pas un
bruit. Le soleil luit dans le matin clair. L'air est comme gelé. Le
bout du museau frémit, il a senti l'odeur d'un feu de bois qui
s'échappe d'une cheminée au loin et dont on aperçoit un bout de
fumée, quelques volutes qui tourbillonnent au-dessus d'arbres tous
blanchis de neige. Les yeux rouges du lapin fixent un point au loin,
en direction de la cabane. Ses moustaches longues et fines
tressaillent, ses petits muscles se tendent, prêts au départ.
Fausse alerte. Pour évacuer le stress, le lapin lisse son épaisse
fourrure à coups de langue vigoureux, il grignote dans sa tignasse
du bout de ses longues dents. Puis il lèche le bout de ses pattes
d'un blanc de beurre frais, et se débarbouille la figure. Son pelage
opalescent luit doucement sous le soleil. Au loin, la porte de la
cabane grince en s'ouvrant. Le lapin disparaît avec la neige dans
une blancheur immense et lactée, comme immaculée.
À vous de jouer,
À vos claviers, plumes
et stylos !
Bibliographie
:
>
BERTAUD DU CHAZAUD, Henri, 1999. Dictionnaire
de synonymes et contraires.
Paris, Le Robert (Collection Les usuels), p. 722.
> Le
Grand Robert de la langue française,
2001, 2e éd.
6 vol., t. 4, p. 1407.
>
LITTRÉ, Paul-Émile, 1991 (1866-1877). Dictionnaire
de la langue française.
Chicago, Encyclopaedia Britannica Inc. Nouv. éd. 6 vol. + 1
supplément, t. 4, p. 3862.
> Le
Petit Robert des noms propres,
2007.
> REY,
Alain (dir.), 1994. Dictionnaire
historique de la langue française.
Paris, Le Robert. 2 vol., p. 1234.
Contact
: numencegalerielitteraire@gmail.com
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