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L
a - P U B L i
a n c e
atelier
d'écriture et publication
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Atelier d'écriture n° 16
Le
texte narratif, le scénario
Le
texte narratif raconte une suite d'événements, réels ou
imaginés, qui constituent une fiction, une histoire. Cette histoire
se déroule dans un temps donné et présente des transformations qui
font passer les personnages d'un état initial à un état final. En
cela, le narrateur traduit sa perception du réel, qu'il le
reproduise ou le fasse basculer dans le mythique et l'imaginaire.
Le
scénario, comme le plan, connaît divers états
d'élaboration : de la forme sommaire du synopsis (résumé de
quelques pages) à la forme accomplie, la continuité dialoguée. Il
peut résulter d'une écriture originale, ou trouver son inspiration
dans l'adaptation d'un événement historique, d'un fait divers ou
d'un récit (roman, pièce de théâtre, nouvelle, etc.) recomposé
afin de correspondre aux exigences du découpage.
Dans
tous les cas, sa rédaction, individuelle ou collective, privilégie
l'aspect visuel de la représentation et tient compte de la
spécificité de la réception (catégories de public, cinéma de
masse, cinéma « d'auteur », etc.).
Le
passage de la fiction à sa narration, le passage d'une
succession de faits à l'exposé détaillé d'une suite d'événements,
à l'élaboration de leur histoire dans une forme littéraire (en vue
de produire un texte littéraire, nouvelle, roman, conte, etc.) ou
visuelle (film, moyen-métrage, court-métrage, etc.), implique une
grande maîtrise de l'organisation interne du texte et des moyens
stylistiques : ordre narratif, narrateur, focalisation, mots et
phrases. Pour plus de précisions sur les moyens stylistiques, voir
l'Atelier d'écriture n° 4 du 22 janvier 2013, intitulé : Le
Temps et la narration.
Toute
fiction suit un ordre chronologique : événement qui la
suscite, série d'événements en chaîne avec péripéties (moments
forts, coups de théâtre, etc.), situation finale. Une narration qui
décalquerait simplement la fiction serait sèche.
Pour
inciter le lecteur ou le spectateur à continuer à lire ou à
regarder une histoire et lui faire désirer la suite, l'auteur du
livre ou du scénario peut enrichir la narration par des portraits,
des dialogues, ou des réflexions, en donnant aux
conséquences un ordre différent de celui de la fiction, en
pratiquant l'ellipse, etc., ou bien par des descriptions.
Le
texte descriptif est un « arrêt sur image »
(au propre comme au figuré) qui a une (ou plusieurs) fonction(s)
dans le récit car la description confère de l'importance à
l'élément décrit, et qui traduit un jugement, explicitement
ou implicitement.
Les
fonctions de la description sont multiples et peuvent
s'entremêler dans un même texte : il y a la fonction
imitative qui permet d'authentifier le monde représenté en
donnant au lecteur l'illusion du réel ; la fonction
informative qui offre au narrateur le moyen de transmettre un
savoir sur la réalité ; il y a la fonction narrative
qui fait participer la description au développement de l'intrigue en
livrant des indices sur des personnages ou en annonçant un épisode
futur ; il y a la fonction ornementale, et enfin la
fonction symbolique qui introduit une autre dimension à la
narration.
Le
tout est de savoir quelle(s) fonction(s) on veut donner aux
développements et en particulier aux descriptions qui étoffent le
scénario ou le récit.
L'art
de l'« accrochage » se révèle au début d'un
récit. Généralement, les premières indications de lieu et de
temps sont données, un ou deux personnages apparaissent et un
événement lourd de conséquence a lieu ou est pressenti. Le
problème du dénouement est dans sa relation au récit et
dans le choix d'une fin heureuse ou malheureuse.
Qui
raconte ? L'histoire est racontée par un narrateur.
Selon les relations qu'il entretient avec l'auteur et les
personnages, les situations narratives varient.
Le
texte narratif apparaît dans beaucoup de genres littéraires :
contes, romans, nouvelles mais aussi fables, théâtre, poésie. Dans
la presse il est fondamental. Le scénario est indispensable à la
préparation d'un film ou à la mise en image et à l'adaptation d'un
roman, d'une nouvelle, etc.
Il
existe cinq grands types de narration : la narration linéaire
(l'ordre de la fiction est le même que celui de la narration), la
narration linéaire à ellipses (on omet certains événements
secondaires en raccourcissant l'histoire), la narration linéaire
à expansions (on ajoute des descriptions, des réflexions et/ou
des allusions), la narration en parallèle (on fait un premier
récit, suivi d'un second, etc., puis on montre qu'ils ont eu lieu en
même temps), et la narration non linéaire (on effectue des
retours en arrière, ou on commence par la fin). Dans tous les cas,
on doit connaître à l'avance l'histoire que l'on veut raconter. On
peut organiser les personnages, les situations et les lieux selon un
plan (la colonne vertébrale du texte narratif), ou selon un scénario
(le résultat sera plus visuel).
Le
nom masculin scénario est emprunté (1764, Pierre Augustin
Caron de Beaumarchais, écrivain et auteur dramatique français,
1732-1799) à l'italien scenario (décor, puis :
description de la mise en scène) dérivé de scena
(scène) du latin classique scaena.
Le mot désigne d'abord le
canevas, le schéma
d'une pièce ; il s'est employé au XIXe
siècle au sens de mise en scène
(1875) et reste jusqu'au XXe
siècle un terme technique de théâtre.
L'emploi
figuré pour déroulement selon un plan préétabli
(avant 1850) ne s'est répandu qu'au XXe
siècle, sous l'influence du sens devenu courant de scénario
(1907, Méliès) qui désigne au
cinéma la description rédigée de l'action d'un film.
Georges
Méliès (scénariste,
dessinateur et réalisateur français de quelques cinq cents films de
cinéma, 1861-1938) avait
recours aux toiles peintes, aux trucages et aux machineries et
proposaient des fictions qui se présentaient comme une succession de
tableaux filmés par une caméra fixe. Il tourna plusieurs féeries
librement adaptées des contes de Charles
Perrault (écrivain
français, 1628-1703) ou des
romans. Le cinéma a donc eu, dès ses débuts, partie liée avec la
littérature.
Consigne :
inventer une fiction simple, résumée de manière chronologique.
Quels schémas narratifs pourrait-on utiliser pour la raconter ?
Cela
pourrait ressembler à ceci.
Appelons
F une fiction qui met en scène un jeune homme étudiant en Histoire
et Géographie le jour, et baby-sitter la nuit, le mercredi et les
week-end, et F1, F2, F3, etc. les scènes qui découpent la
narration :
F1.
Le jeune homme, qui cherche du travail, apprend qu'une association de
baby-sitting vient d'être créée à B. L'adresse est donnée mais
pas le numéro de téléphone.
F2.
Il envoie un curriculum vitae et une lettre de demande d'entretien.
F3.
Pas de réponse. Il décide de se rendre sur place.
F4.
Arrivé sur place, il se renseigne. Personne ne connaît le siège de
l'association, ni l'association.
F5.
Enfin, une femme sur un vélo lui indique que c'est peut-être ce
bureau en préfabriqué, là-bas, au fond du parc.
F6.
Il frappe à la porte et tente de s'expliquer. Une femme, furieuse,
lui reproche d'attenter à sa vie privée, lui signale qu'elle ne
reçoit que dans son bureau, lui ferme la porte au nez.
F7.
Le jeune homme cherche un autre bâtiment en préfabriqué, le trouve
derrière des arbres, entre.
F8.
Il signale à une secrétaire qu'il aimerait rencontrer la
Directrice.
F9.
Voici qu'il aperçoit la femme qui l'a rabroué : c'est la
Directrice.
F10.
Il attend qu'elle veuille bien le recevoir.
F11.
Réception : conversation sur un emploi possible.
Les
schémas narratifs possibles sont :
>
Narration 1 (non linéaire) : F4, retour en arrière avec F1, F2
et F3, reprise de l'histoire de F5 à F11.
>
Narration 2 (non linéaire) : F10, F11, retour en arrière de F1
à F9.
>
Narration 3 (non linéaire à ellipses) : F1, ellipses de F2 à
F5, reprise de l'histoire de F6 à F10, retour en arrière de F2 à
F5, F11.
>
Narration 4 (en parallèle) : F5, F1, F6, F2, F7, F3, F8, F4, F9
à F11.
À vous de jouer,
À vos claviers, plumes
et stylos !
Bibliographie
:
>
BOURDEREAU, Frédéric, FOZZA, Jean-Claude, [et al.], 1996. Précis
de français : langue et littérature.
Paris, Nathan (coll. Repères pratiques Nathan), pp.
58, 63,
88.
> Le
Grand Robert de la langue française,
2001, 2e éd.
6 vol.
>
GREVISSE, Maurice, 1993. Le
bon usage : grammaire française.
Paris, Duculot. 13e éd.,
p.
1558.
>
LITTRÉ, Paul-Émile, 1991 (1866-1877). Dictionnaire
de la langue française.
Chicago,
Encyclopaedia Britannica Inc. Nouv. éd. 6 vol. + 1 supplément, t.
4, p. 4088.
> Le
Petit Robert des noms propres,
2007.
>
PEYROUTET, Claude, 1994. Style
et rhétorique.
Paris, Nathan (coll. Repères pratiques Nathan), pp.
114, 156.
> REY,
Alain (dir.), 1994. Dictionnaire
historique de la langue française.
Paris, Le Robert. 2 vol., p.
1892.
Contact
: numencegalerielitteraire@gmail.com
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