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L
a – P U B L i
a n c e
atelier d'écriture et publication
. . . . . . . . e n – l i g n e . . . . . . . .
atelier d'écriture et publication
. . . . . . . . e n – l i g n e . . . . . . . .
« Drinnnng...
- Allo ?
Flic, flac, flic, flac... Ding – Ding – Ding
- Atchoum.
Tic-tac, tic-tac... Tic. Boum !
-Aïe, ouille. »
- Allo ?
Flic, flac, flic, flac... Ding – Ding – Ding
- Atchoum.
Tic-tac, tic-tac... Tic. Boum !
-Aïe, ouille. »
L'onomatopée
L'onomatopée
est un bruit, un
son,
un babil, un borborygme, un bourdonnement, un
brouhaha, une
chanson, un
charivari, une
clameur, une claque, un cliquetis, un
couac, une
crépitation, un cri, une criaillerie, un crissement, un déclic, une
déflagration, un écho, un froissement, un frôlement, un
gargouillis, un gazouillis, un gémissement, un grincement, un
grognement, un grondement, un hurlement, un murmure, une musique, un
pépiement, une pétarade, un ronflement, un ronronnement, un
roulement, une rumeur, un sifflement, une sonnerie, un souffle, un
soupir, une stridence, un susurrement, une
ululation, un vagissement, une vocifération, une voix, un
vrombissement...
Aïe,
aouh (ou
ahou),
areu-areu,
atchoum, bang,
bé,
berk,
beu, bim,
bing,
bip, blablabla, bof, bouh, boum,
brrr,
bzz,
chabada,
chtaf, chtong,
chut,
clac,
clic, cocorico, cot codec, coin-coin, couic, crac, cric-crac,
crincrin...
En
linguistique, une onomatopée consiste
à
créer un mot suggérant, ou prétendant suggérer, par imitation
phonétique la chose dénommée. C'est
la formation d'un mot de manière à ce que le son imite la chose
qu'il signifie (atchoum
imite l'éternuement).Par
métonymie (transfert de dénomination par une relation de cause à
effet, de matière à objet, etc.), c'est
aussi le mot imitatif lui-même.
Et
boum !
tout est tombé.
Ça
a fait boum,
et les vitres ont volé en éclats.
Laissez
votre message après le bip
sonore.
Je
trouve cette jeune fille un peu gnangnan,
mollasson.
Allez,
youp
là, saute !
On
a gagné... youpi !
Un
pschitt
d'eau gazeuse ajouté au cocktail.
Le
bourdonnement constant du frigidaire, zzz...
zzz... zzz...,
la nuit durant les berçait.
UN
MOT IMITATIF
Un
mot imitatif est
un
mot qui reproduit
approximativement un son ou
un bruit (naturel
ou artificiel),
par exemple : cocorico
pour le cri du coq,
ding-dong
pour le bruit des
cloches.
Le
caractère approximatif apparaît quand on compare les onomatopées
dans diverses langues, car
les
mots imitatifs sont différents selon la langue.
Ainsi, comme le note Kristoffer
Nyrop1
(Grammaire
historique de la langue française,
1899-1930),
le
cri du canard est rendu en français par coin-coin,
en danois par rap
rap,
en allemand par gack
gack
(ou quack
quack),
en roumain par mac
mac,
en italien par qua
qua,
en russe par kriak,
en anglais par quack,
en catalan par mech
mech.
Cui-cui,
ding, dong, drelin-drelin, dzim-boum-boum, flic flac
floc, flonflon,
froufrou,
gioumpf, glouglou, gnangnan,
guili-guili, grrr,
hi,
hi-han, hue, meuh, miam-miam,
miaou,
oua-ouah, ouaouh (ou
waouh),
ouille,
paf...
On
distingue l'imitation non-linguistique (reproduction par un imitateur
- parfois à la perfection - du chant du coq par exemple) et
l'onomatopée. Cette
dernière
s'intègre dans le système phonologique (étude des sons, des
accents, des tons, des intonations du langage) de la langue
considérée.
Crrr,,
pan, patapouf, patati-patata,
patatras,
pif,
plaf,
ploc, ping,
plouf,
pouêt,
pouf,
poum, pschitt,
rrraahh,
splash, tam-tam, teuf-teuf,
tic-tac, tilt, toc-toc,
tsoin-tsoin, vlan,
vroum-vroum,
yeah,
youpie,
zim, znort, zut,
zzz...
Les
onomatopées servent à former
des noms (un
crin-crin, des gazouillis, un roucoulement, les
flonflons),
des interjections (Je
m'amuse beaucoup, ah !
pourvu que cela dure),
des
adverbes (cahin-caha),
des verbes (chuchoter,
chuinter, cliqueter, coasser, gazouiller, ronronner, vrombir...).
ONOMATOPÉE,
INTERJECTION ET HARMONIE IMITATIVE
Attention
à ne
pas confondre l'onomatopée avec l'interjection ou avec l'harmonie
imitative.
L'onomatopée
fait partie de la famille des interjections. Une interjection est un
mot invariable formant une phrase à lui tout seul, susceptible
d'être employé isolément, et comme tel inséré entre deux termes
de l'énoncé, pour traduire d'une façon vive une attitude du sujet
parlant ; on parle d'interjection d'appel (Ohé),
d'approbation (Bien,
bien ; Tant
mieux ; Ouais),
de désapprobation (Tant
pis),
de colère (Crénom;
Merde ; Chiotte),
de doute (Euh ;
Bof),
d'ironie (Ben
voyons ; Bougre),
d'insistance (Et
comment),
de soulagement
(Ouf),
de
douleur (Aïe),
de
joie (Hourra),
de mécontentement (Zut),
de mépris (Ta,
ta, ta ; Fi),
de triomphe (Bravo),
etc.
Le
mot imitatif (ou
l'onomatopée)
concerne un mot (par
exemple : glouglou),
tandis que l'harmonie imitative appartient à une phrase. Par
exemple :
L'essieu
crie et se rompt,
où
le son [s] du mot essieu
évoque le crissement de l'objet ; ou
encore : Pour
qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?
(Racine).
ONOMA
ET
POIEIN
Le
nom féminin onomatopée est un emprunt (1585) au bas latin
onomatopoeia,
lui-même emprunté au grec tardif onomatopoiia
qui signifie « création
de mots par imitation de sons ».
Le nom est formé de la racine indo-européenne onoma
(nom)
et du verbe poiein
(faire,
fabriquer, créer).
Le
mot a eu aux XVIIIe
et XIXe
siècles, notamment chez Charles
Nodier2
(Dictionnaire
raisonné des onomatopées françaises,
1808), une
signification étendue s'appliquant à des mots dont la racine connue
ou supposée, est censée évoquer un son et avoir une origine
expressive. Cette valeur du mot correspond à la théorie
« imitative »
de l'origine du langage.
L'hypothèse
de l'origine onomatopéique du langage humain est assez généralement
abandonnée de nos jours. Ferdinand
de Saussure3
indique déjà que ce processus de création lexicale ne saurait être
que marginal. La théorie de l'arbitraire du signe s'oppose
radicalement à une conception onomatopéique de l'origine des
langues.
UN
TROPE DANS LA TRADITION ANTIQUE
Dans
la rhétorique
antique4,
l'onomatopée
fait partie des 13
figures ou
tropes5,
qui
rassemblaient 13 figures de
style :
l'allégorie, la
catachrèse, l'épithète,
la
métaphore, la périphrase, la
métalepse, la métonymie, l'antonomase, l'hyperbate, la fable,
l'hyperbole
et
la synecdoque.
Rhétorique :
art de parler sur quelque sujet que ce soit avec éloquence et avec
force. D'autres la définissent l'art de bien parler, ars
bene dicendi
(…) Il n'est pas nécessaire d'ajouter que c'est l'art
de bien parler pour persuader
(…) Aristote définit la rhétorique
un art ou une faculté qui considère en chaque sujet ce qui est
capable de persuader (…) La rhétorique est à l'éloquence ce que
la théorie est à la pratique, ou comme la poétique est à la
poésie.
Extrait
de l'article sur la Rhétorique
de : Encyclopédie
ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers
(1751-1772), dirigée
par
Denis Diderot [1713-1784,
écrivain et philosophe français]
et Jean Le Rond d'Alembert [1717-1783,
philosophe, écrivain, physicien et mathématicien français, entré
à l'Académie des sciences en 1741 et à l'Académie française en
1754].
.
¤ .
¤ .
¤ .
Notes
1.
Kristoffer
Nyrop est un philologue danois (1858-1931), éminent spécialiste de
la langue française, et
auteur d'un Manuel
phonétique du français parlé
(traduction française par E. Philippot) et d'une Grammaire
historique de la langue française,
en
français
et
en 6 vol.,
Paris, Picard, 1899-1930.
2.
Charles
Nodier (1780-1844, entré à l'Académie française en 1833) est un
écrivain français qui fit de son salon à la Bibliothèque de
l'Arsenal (Charles Nodier fut administrateur de la Bibliothèque de
l'Arsenal à Paris de 1824 à 1844), le centre de la vie littéraire
à Paris (1824 à 1830), et du mouvement romantique avec le Cénacle
(appellation donnée au groupe qui se constitua d'abord chez Charles
Nodier, ensuite chez Victor Hugo, pour définir les idées du
romantisme naissant et lutter contre le formalisme classique, entre
1823 et 1828).
La tentative littéraire de Nodier fut de montrer que nous sommes
constamment entre deux mondes, dont l'un, la Terre, n'est « qu'un
lieu de passage »,
idée qui inspirera Nerval, les surréalistes et l'onirisme
littéraire.
3.
Ferdinand
de Saussure est un linguiste suisse (1857-1913), qui enseigna à
l'École pratique des hautes études à Paris, et qui publia des
travaux de linguistique historique qui fondaient une méthodologie
nouvelle. Le
Cours
de linguistique générale,
qui paraît sous son nom en 1916, marque le point de départ du
structuralisme.
4.
On
associe
la rhétorique antique à
trois auteurs principalement : Aristote
(384-322
avant J.-C., philosophe grec, auteur de La
poétique
et de La
rhétorique),
Quintilien (vers
30 - vers 100, maître latin de rhétorique considéré comme le
représentant officiel de l'éloquence),
et
Donat
(grammairien
latin du IVe
siècle et précepteur de saint Jérôme, qui traduisit la Bible en
latin).
5.
Un
trope (du
grec tropos,
tour,
manière)
est
une figure de rhétorique par laquelle un mot (ou
une expression)
est
détourné de son
sens propre.
.
¤ . ¤ .
¤ .
Consignes :
1.
Insérer des onomatopées dans le texte ci-après de manière à
illustrer le propos ou à le rendre plus expressif.
Extrait
de : Pauline : nouvelle (1841), de George Sand
(Paris, Gallimard, 2012, Collection Folio, p. 19).
C'était
par une nuit sombre et par une pluie froide. Une chaise de poste
entra dans la cour de l'auberge du Lion Couronné. Une voix de
femme demanda des chevaux, vite, vite !... Le postillon
vint lui répondre fort lentement que cela était facile à dire ;
qu'il n'y avait pas de chevaux, vu que l'épidémie (cette même
épidémie qui est en permanence dans certains relais sur les routes
peu fréquentées) en avait enlevé trente-sept la semaine dernière ;
qu'enfin on pourrait partir dans la nuit, mais qu'il fallait attendre
que l'attelage qui venait de conduire la malle-poste fût un peu
rafraîchi.
Cela
pourrait donner ceci :
Floc,
floc, floc... c'était par
une nuit sombre, brrr !...
et par une pluie froide. Une chaise de poste, hue !
entra dans la cour de l'auberge du Lion
Couronné. Clac.
Une voix de femme, pas
gnangnan du tout, demanda
des chevaux, vite,
vite !...
Atchoum ! le
postillon vint lui répondre fort lentement que cela était facile à
dire... etc.
2.
Composer un court récit à partir d'onomatopées, et de noms,
d'interjections, d'adverbes, ou de verbes formés à partir
d'onomatopées.
Cela
pourrait donner cela :
Après
lui avoir chuchoté tendrement à l'oreille Je t'aime, je
m'éloignais rapidement des flonflons de la fête et du
bourdonnement, hélas incessant, des hordes de moustiques. Une fois
la lourde porte d'entrée poussée, ouf !, et refermée, bong !,
je m'affalais dans le clic-clac avant de déplier le canapé pour le
transformer en lit. Je me recouchai aussitôt et je m'endormis
rapidement, bercé par les vibrations des ronrons du chat allongé
contre ma cuisse, le gazouillis tranquille des canaris et le
cliquetis du ventilateur. Zzz... zzz... zzz.
Et maintenant...
À vous de jouer - et d'écrire,
À vos claviers, plumes et stylos !
À vous de jouer - et d'écrire,
À vos claviers, plumes et stylos !
.
¤ . ¤ . ¤
.
Bibliographie :
BERTAUD
DU CHAZAUD (Henri), Dictionnaire
de synonymes et contraires,
Paris, Dictionnaires Le Robert, 1999 (collection
Les usuels), p. 140.
DUBOIS
(Jean),
GIACOMO (Mathée),
[et al.], Dictionnaire
de linguistique et des sciences du langage,
Paris, Larousse, 1999
(collection Expression), pp. 253,
334.
Le
Grand Robert de la langue française,
2ème édition,
Paris :
Dictionnaires Le Robert, 2001,
6 vol., t.
4,
pp.
286,
2161.
GREVISSE
(Maurice),
GOOSSE
(André),
Le
bon usage : grammaire française, 13ème édition,
Paris, Louvain-la-Neuve,
Duculot,
1993,
p.
259.
LITTRÉ
(Paul-Émile),
Dictionnaire
de la langue française,
nouvelle
édition, Chicago,
Encyclopædia
Britannica Inc., 1991
(réimpression
de l'édition de 1880),
6 vol. + 1 supplément, t.
4, p. 4289.
Le
Petit Robert des noms propres,
nouvelle
édition refondue et augmentée, 2007.
REY
(Alain,
dir.), Dictionnaire
historique de la langue française,
nouvelle
édition, Paris,
Dictionnaires
Le Robert, 1993,
2 vol.,
p.
1369.
L
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atelier d'écriture et publication
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Merci
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