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L
a – P U B L i
a n c e
atelier d'écriture et publication
. . . . . . . . e n – l i g n e . . . . . . . .
atelier d'écriture et publication
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« À tout
prendre, car il n'est pas un tendre, il est décidé à se défendre
et non à se rendre. »
L'homéotéleute
L'homéotéleute
est une figure de rhétorique, consistant en une succession de
finales semblables à la fin de mots ou de groupes de mots
« suffisamment proches les uns des autres » (dans une
phrase, par exemple) « pour que la répétition soit sensible à
l'oreille », selon Marouzeau1.
Un destin
plus heureux vous conduit en Épire :
Le pompeux appareil qui suit ici vos pas
N'est point d'un malheureux qui cherche le trépas.
Le pompeux appareil qui suit ici vos pas
N'est point d'un malheureux qui cherche le trépas.
Extrait
de : Andromaque (1667, acte I, scène 1), de Jean Racine
[poète dramatique français (1639-1699), auteur de nombreuses pièces
de théâtre : La Thébaïde (1664), Alexandre
(1665), Les Plaideurs (1668), Britannicus (1669),
Bérénice (1670), Phèdre (1677), etc.]
La rime
est un genre particulier d'homéotéleute, qu'on rencontre quand les
unités terminées par les homéotéleutes entrent dans un ensemble
rythmique harmonisé (des vers, par exemple).
On
appelle rhétorique
l'ensemble des procédés constituant l'art oratoire, l'art du
bien-dire. Elle comporte 3 composantes essentielles :
l'invention
(thèmes et arguments), la
disposition
(arrangement des parties) et surtout l'élocution
(choix et disposition des mots) ; on y ajoute parfois la
prononciation
(ou mode d'énonciation) et la
mémoire
(ou mémorisation).
L'élocution,
objet principal de la rhétorique, se
définit essentiellement par l'étude
des figures ou tropes.
L'homéotéleute
fait partie des figures de diction qui jouent sur les sonorités,
telles l'allitération
(répétition
d'une consonne placée au début des mots, par exemple :
« Croulante
sous les crachats
critiques
et sonores de leurs criailleries
quotidiennes »),
l'assonance
(répétition
d'une même voyelle accentuée, par exemple : « Qu'elle
est belle
quand elle rêve »)
et
la
paronomase
(dans
une phrase, rapprochement
de mots aux
sonorités voisines, par exemple : « Comme
la vie
et lente,
et comme l'expérience est violente »).
-
Arrêtons-nous,
dit-il, car cet asile est sûr.
Restons-y. Nous avons du monde atteint les bornes.
Restons-y. Nous avons du monde atteint les bornes.
Extrait
de : La
légende des siècles : la conscience
(1859-1883) de Victor Hugo [écrivain français (1802-1885), auteur
d'une œuvre considérable et variée, entré à l'Académie
française en 1841.]
LES
FIGURES EN RHÉTORIQUE
En
rhétorique et
pour la partie Élocution,
les figures sont les divers
aspects
que peuvent revêtir dans le discours les différentes expressions
de la pensée.
De
nombreux classements
des figures existent, en
voici deux :
→
Selon
le Dictionnaire
de linguistique et des sciences du langage
(1999,
p. 203),
on
distingue les figures de pensée, les figures de signification, les
figures d'expression (ou tropes), les figures de diction, les figures
de construction, les figures d'élocution et les figures de style.
Les
figures de pensée
consistent en certains tours de pensée indépendants de leur
expression. Les figures de
signification
intéressent
le changement de sens des mots. Les
figures d'expression
(ou tropes)
concernent
le changement de sens affectant des mots, des groupes de mots ou des
phrases. Les
figures de diction
consistent
dans la modification matérielle de la forme des mots.
Les
figures de construction
intéressent l'ordre naturel des mots. Les
figures d'élocution
concernent
le choix des mots convenant à l'expression de la pensée.
Les
figures de style
intéressent
la façon dont est présentée la pensée, ou l'expression des
relations entre plusieurs idées.
→
Selon
le Grand
Robert de la langue française
(2001,
t. 3, p. 754),
on distingue les
figures de mots
(qui comprennent les figures de diction, les figures de construction,
les tropes, et
les
autres) et les
figures de pensées,
qui
consistent
selon
Dumarsais2,
« dans
la pensée, le sentiment, le tour d'esprit, en sorte que l'on
conserve la figure quelles que soient les paroles dont
on se sert pour l'exprimer ».
Les
figures de diction
jouent sur les altérations du matériel du mot par augmentation, par
retranchement, par transposition, par séparation ou par contraction.
Les figures de construction,
quant à elles, jouent sur la rupture avec l'ordre simple de
succession des mots. Quant aux tropes,
ils jouent sur les changements de la signification du mot.
HOMOIOS
ET TELEUTÊ
Terme de
grammaire attesté dès 1839 (homoïotéleute)
et qui prit sa forme actuelle (homéotéleute)
à partir de 1866, le nom féminin homéotéleute est un
emprunt au grec homoioteleutos, formé du grec homoios,
qui donna homéo- en latin et qui signifie
« semblable »,
et du grec teleutê qui
signifie « fin ».
L'élément latin homéo- sert à composer des termes
didactiques dont le second élément est le plus souvent tiré du
grec (homéopathie, homéomorphisme, homéostasie, homéothermie,
homéostatique...).
- M.
Purgon : Et je veux qu'avant qu'il soit quatre jours, vous
deveniez dans un état incurable (…) Que vous tombiez dans la
bradypepsie (digestion anormalement lente) (…) De la
bradypepsie dans la dyspepsie (digestion difficile et
douloureuse) (…) De la dyspepsie dans l'apepsie
(ralentissement important de la digestion) (…) De l'apepsie
dans la lienterie (diarrhée) (…) De la lienterie
dans la dysenterie (infection intestinale) (…) De la
dyssenterie dans l'hydropisie(épanchement
de sérosité ou de liquides organiques) (…) Et de l'hydropisie
dans la privation de la vie, où vous aura conduit votre folie.
Extrait
de : Le malade imaginaire (1673, acte III, scène 5), de
Molière [Jean-Baptiste Poquelin (1622-1673), auteur dramatique et
comédien français qui n'a vécu que pour le théâtre ; en
utilisant la totalité des ressources de la scène, il y apparaît
comme un créateur dans tous les domaines ; auteurs de très
nombreuses pièces de théâtre : L'étourdi (1655), Les
précieuses ridicules (1659), Les fâcheux (1661), L'école
des femmes (1662), Tartuffe (1664), Psyché (1671),
etc.]
¤
.
¤ .
¤ .
Notes
1.
Jules Marouzeau est
un latiniste français (1878-1964),
auteur de : Aspects
du français
(1950), La
linguistique ou science
du langage
(1950), Notre
langue : enquêtes et récréations philologiques
(1955), Lexique
de la terminologie linguistique
(1933),
Précis
de stylistique française
(1941), etc.
2.
César
Chesneau Dumarsais
est
un grammairien
français (1676-1756), auteur
du Traité
des tropes, ou des différents sens dans lesquels on peut prendre un
même mot dans une même langue
(1730), chargé
par Diderot et d'Alembert de la partie grammaticale de l'Encyclopédie
ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers
(1751-1780),
dont
il
en
écrit
environ 150 articles.
.
¤ . ¤ . ¤
.
Consignes :
1.
À l'aide de mots choisis dans le Dictionnaire des
rimes orales et écrites
de Léon
Warnant (1994) ou
provenant de toute autre source,
composer un court récit émaillé
d'homéotéleutes.
L'objectif
de l'exercice n'est pas de « faire joli » ou de composer
« une œuvre littéraire » mais plutôt de s'entraîner à
savoir provoquer la musicalité d'une succession de phrases, à faire
entrer en résonance des mots et des sons, quitte à obtenir du
non-sens ou de la fantaisie.
Mots
proposés : hâle, pâle,
châle, Graal, compose,
décompose, dépose, expose, dispose, indispose, interpose,
juxtapose, oppose, propose, suppose, superpose, transpose.
Cela
pourrait donner ceci :
Pâle
sous son hâle, elle décompose le message déposé par le valet. Des
mots elle dispose - ça l'indispose, des lettres elle juxtapose –
ça l'expose. Elle se cache sous son châle, pâle sous son hâle.
C'est son graal : superposer transposer tout ce qui s'oppose et
que tout oppose.
2.
Dans le texte suivant, extrait de : L'oiseau bleu :
conte (1697), de Mme d'Aulnoy (Paris, Garnier frères, 1882, p.
17), ajouter, intercaler ou remplacer certains mots (noms communs,
adjectifs qualificatifs, verbes, etc.) par des mots ayant la même
finale, de manière à créer des homéotéleutes.
Il
était une fois un roi fort riche en terres et en argent ; sa
femme mourut, il en fut inconsolable. Il s'enferma huit jours entiers
dans un petit cabinet, où il se cassait la tête contre les murs,
tant il était affligé. On craignit qu'il ne se tuât : on mit
des matelas entre la tapisserie et la muraille, de sorte qu'il avait
beau frapper, il ne se faisait plus de mal. Tous ses sujets
résolurent entre eux de l'aller voir, et de lui dire ce qu'ils
pourraient de plus propre à soulager sa tristesse. Les uns
préparaient des discours graves et sérieux, d'autres d'agréables,
et même de réjouissants ; mais cela ne faisait aucune
impression sur son esprit, à peine entendait-il ce qu'on lui disait.
Enfin il se présenta devant lui une femme si couverte de crêpes
noirs, de voiles, de mante, de longs habits de deuil, et qui pleurait
et sanglotait si fort et si haut, qu'il en demeura surpris.
Cela
pourrait donner cela :
Il
était une fois, un roi matois fort riche en poids et en anchois. Sa
femme mourut, il en fut tout bourru. Il s'enferma huit mois en pyjama
dans un quant-à-soi maxima, où l'anonymat lui cassait la tête
autant que la moquette. Etc.
Et maintenant...
À vous de jouer - et d'écrire,
À vos claviers, plumes et stylos !
À vous de jouer - et d'écrire,
À vos claviers, plumes et stylos !
.
¤ . ¤ . ¤
.
Bibliographie :
DUBOIS
(Jean),
GIACOMO (Mathée),
[et al.], Dictionnaire
de linguistique et des sciences du langage,
Paris, Larousse, 1999
(collection Expression), pp.
160,
233,
412.
Gallica.bnf.fr
(site internet), bibliothèque
numérique
de la Bibliothèque nationale de France.
Le
Grand Robert de la langue française,
2ème édition,
Paris :
Dictionnaires Le Robert, 2001,
6 vol., t.
3, p. 1852.
LITTRÉ
(Paul-Émile),
Dictionnaire
de la langue française,
nouvelle
édition, Chicago,
Encyclopædia
Britannica Inc., 1991
(réimpression
de l'édition de 1880),
6 vol. + 1 supplément, t. 3,
p. 3006.
Le
Petit Robert des noms propres,
nouvelle
édition refondue et augmentée, 2007.
REY
(Alain,
dir.), Dictionnaire
historique de la langue française,
nouvelle
édition, Paris,
Dictionnaires
Le Robert, 1993,
2 vol., t.
1, p.
967.
WARNANT
(Léon), Dictionnaire
des rimes orales et écrites,
nouvelle édition, Paris, Larousse, 1994 (collection Références),
pp.
328, 385.
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