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L
a – P U B L i
a n c e
atelier d'écriture et publication
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« Beau
comme le jour, belle comme la nuit »
La
comparaison
Le
mot a trois emplois possibles (en linguistique, en grammaire et en
rhétorique) ; seul le troisième aspect sera ici développé :
1.
Il désigne la méthode par laquelle on met en relation des
correspondances entre langues, afin d'aboutir, par exemple, à des
reconstructions de formes disparues.
2.
Il se dit du système formel par lequel une qualité est énoncée en
elle-même (degré positif ; par exemple : Il
fait chaud), par comparaison à une référence (comparatif de
supériorité ou d'infériorité ; par exemple : L'été
est moins chaud cette année que l'année dernière) ou comme
supérieure par rapport à une autre (par exemple : Il
fait très chaud), ou bien encore absolument (superlatif ;
exemples : Il n'a jamais
fait aussi chaud qu'aujourd'hui ;
C'est la journée la plus chaude de l'année).
3.
Il s'applique à une figure de style par laquelle deux termes sont
explicitement comparés à l'aide d'un outil de comparaison.
Exemple : La femme de mon
ami est belle comme
la nuit.
CUMPARER,
COMPARATIO
Le
nom féminin « la comparaison » est un emprunt francisé
au latin « comparatio », emprunt attesté depuis 1174 et
spécialisé depuis 1268 comme terme de rhétorique. Le verbe
« comparer », d'abord « cumparer », est
composé de « cum, com- » (avec) et de « par,
paris » (égal, pareil). Il signifie d'abord (vers 1120)
« apparier, assimiler, confronter », puis vers 1225,
« rapprocher (des objets de nature différente) pour en dégager
un rapport d'égalité » et « examiner les rapports de
ressemblance et de dissemblance entre (des personnes, des choses) ».
COMPARAISON,
MÉTAPHORE ET APPOSITION
La
rhétorique distingue la comparaison de la métaphore
par un caractère formel : la comparaison, ou mise en parallèle
de deux termes d'un énoncé, est toujours introduite par un
troisième terme introducteur : comme,
ainsi que, de
même que, etc. ; on met en présence le terme qu'on
compare et celui auquel on le compare : Une
fleur, bleue, comme
un ciel de printemps.
Elle
lui sauta aux yeux, furieuse, comme une lionne à qui on a ravi ses
petits (j'ai peur que la comparaison ne soit ici trop magnifique).
Extrait
de : Le roman comique (II, vii, p. 192), de Scarron1.
Dans
la métaphore, l'absence de termes introducteurs entraîne la
substitution au terme originel du terme qu'on lui compare : Elle
avait sur la tête une véritable pièce montée (on substitue
le terme de « véritable
pièce montée »
au terme originel de « chapeau »).
Dans la métaphore, la comparaison est implicite.
L'apposition
(ou la juxtaposition) outre sa fonction de qualification (comme un
adjectif), sert aussi à comparer : Cette
fleur bleue, un
véritable ciel de printemps,
n'a pas besoin de beaucoup d'eau pour ne pas mourir.
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Note
1.
Paul Scarron
est un écrivain français
(1610-1660), auteur de comédies très prisées pour leurs intrigues
bouffonnes et leur comique verbal, Jodelet
ou le Maître valet
(1645) et Don Japhet
d'Arménie (1653), une
parodie burlesque en octosyllabes, Virgile
travesti (1648-1652),
et surtout Le roman
comique (1651-1657),
œuvre picaresque inachevée qui conte la vie aventureuse de
comédiens ambulants aux prises avec les provinciaux du Mans.
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Consigne :
introduire des comparaisons dans l'extrait de texte ci-après, de
manière à la rendre plus expressif, plus poétique ou plus
explicite.
Extrait
de : Un enfant gâté (pp. 29-30), de Zénaïde Fleuriot
(Paris, Hachette, 1881).
Quand
le colonel Dauvellec et M. Massereau rentrèrent, ils furent
introduits par Mme Massereau dans la salle à manger où le couvert
était mis. La vue de la table étincelante d'argenterie fit sourire
M. Massereau.
« Ne nous fais pas attendre le dîner, Caroline, dit-il en consultant sa grosse montre d'or ; nos pendules retardent toutes de cinq minutes sur la ville. Midi va sonner, j'ai mis ma montre au cadran de la mairie. »
Mme Massereau répondit majestueusement :
« Tu attendras bien, Fortuné, que ton neveu soit revenu de l'école.
- De l'école ! s'écria M. Massereau avec une parfaite maladresse, il est allé aujourd'hui à l'école !
- Aujourd'hui il n'était pas indisposé, répondit sèchement Mme Massereau. Pourquoi veux-tu qu'il ait manqué la classe ? »
M. Massereau allait riposter, mais en ce moment entra une femme de service portant un hors-d’œuvre sucré qui se couronnait d'un petit nuage de vapeur odorante. Il sourit, aspira la bouffée qui l'atteignit au passage, et, clignant tendrement de l’œil :
« Voilà un soufflé au riz où tu as mis la main, Caroline, dit-il d'un petit ton prophétique. »
« Ne nous fais pas attendre le dîner, Caroline, dit-il en consultant sa grosse montre d'or ; nos pendules retardent toutes de cinq minutes sur la ville. Midi va sonner, j'ai mis ma montre au cadran de la mairie. »
Mme Massereau répondit majestueusement :
« Tu attendras bien, Fortuné, que ton neveu soit revenu de l'école.
- De l'école ! s'écria M. Massereau avec une parfaite maladresse, il est allé aujourd'hui à l'école !
- Aujourd'hui il n'était pas indisposé, répondit sèchement Mme Massereau. Pourquoi veux-tu qu'il ait manqué la classe ? »
M. Massereau allait riposter, mais en ce moment entra une femme de service portant un hors-d’œuvre sucré qui se couronnait d'un petit nuage de vapeur odorante. Il sourit, aspira la bouffée qui l'atteignit au passage, et, clignant tendrement de l’œil :
« Voilà un soufflé au riz où tu as mis la main, Caroline, dit-il d'un petit ton prophétique. »
En
introduisant des comparaisons sur les termes « le colonel
Dauvellec », « M. Massereau », et « Mme
Massereau », cela pourrait donner ceci :
Quand
le colonel Dauvellec, un homme à la stature haute comme une porte
d'entrée, aux moustaches noires mêlées de gris aussi formidables
que des guidons de vélos, et dont les bottes brillaient comme des
miroirs, quand le colonel et M. Massereau, un homme gros comme une
barrique, à la figure enluminée comme une icône et joviale comme
la figure d'un poupon, rentrèrent, ils furent introduits par Mme
Massereau dans la salle à manger où le couvert était mis. Mme
Massereau ressemblait à une dame qui porte ses soixante ans comme on
porte un fardeau, et dont le regard, inquiet et mobile comme le
regard de quelqu'un qui ne paraît pas très commode, ne s'attardait
jamais très longtemps sur les objets comme sur les personnes. La vue
de la table étincelante d'argenterie fit sourire M. Massereau.
« Ne
nous fais pas attendre le dîner, Caroline, dit-il de sa grosse voix
enrouée et essoufflée comme après la déclamation d'un long
discours, en consultant sa grosse montre d'or ; nos pendules
retardent toutes de cinq minutes sur la ville. Midi va sonner, j'ai
mis ma montre au cadran de la mairie. »
Et maintenant...
À vous de jouer - et d'écrire,
À vos claviers, plumes et stylos !
À vous de jouer - et d'écrire,
À vos claviers, plumes et stylos !
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Bibliographie :
DUBOIS
(Jean),
GIACOMO (Mathée),
[et al.], Dictionnaire
de linguistique et des sciences du langage,
Paris, Larousse, 1999
(collection Expression), p.
98.
Le
Grand Robert de la langue française,
2ème édition,
Paris :
Dictionnaires Le Robert, 2001,
6 vol., t.
1, p. 670, t. 2, p. 34.
LITTRÉ
(Paul-Émile),
Dictionnaire
de la langue française,
nouvelle
édition, Chicago,
Encyclopædia
Britannica Inc., 1991
(réimpression
de l'édition de 1880),
6 vol. + 1 supplément, t.
1, p. 1041.
Le
Petit Robert des noms propres,
nouvelle
édition refondue et augmentée, 2007.
REY
(Alain,
dir.), Dictionnaire
historique de la langue française,
nouvelle
édition, Paris,
Dictionnaires
Le Robert, 1993,
2 vol., pp.
457, 2313.
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