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L
a – P U B L i
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atelier d'écriture et publication
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« Mais,
pour couver ces puissants germes, il faut tous les cœurs inspirés.
Tous les cœurs purs, tous les cœurs fermes. »
L'épanalepse
On
appelle épanalepse la répétition d'un ou de plusieurs mots
après une interruption d'un ou plusieurs mots : « Mais,
pour couver ces puissants germes, il faut tous les cœurs
inspirés. Tous les cœurs purs, tous
les cœurs fermes » (extrait de : Les
rayons et les ombres : poème (1840), de Victor Hugo).
C'est
un terme de grammaire et une figure d'élocution (qui intéresse le
choix des mots convenant à l'expression de la pensée) qui consiste
à répéter un ou plusieurs mots, ou même un membre de phrase tout
entier.
Il
s'agit par exemple d'explorer le répétitif. Le quotidien dans sa
trivialité se compose de répétitions : gestes dans le
travail et hors du travail, mouvements mécaniques (ceux des mains et
du corps et aussi ceux des pièces et des dispositifs, rotation ou
allers-retours), heures, jours, semaines, mois, années ;
répétitions linéaires et répétitions cycliques,
temps de la nature et temps de la rationalité, etc.
Extrait
de : La vie quotidienne dans le monde moderne, de Henri
Lefebvre (Paris, Gallimard, 1968, collection Idées, p. 40).
En
linguistique (à partir de 1933) c'est la reprise d'un mot ou d'un
syntagme (un groupe de mots) déjà énoncé par un pronom
(pronominalisation), à l'intérieur de la même proposition, par
exemple : « Je l'ai
vu de mes yeux vu, lui,
le fantôme à la cravate bleue. Je
l'ai vu errer par-delà
la lande. Je l'ai vu
comme je vous vois ».
En
rhétorique, c'est la répétition d'un mot ou d'un groupe de mots
dans des unités syntaxiques successives. Exemple :
J'aime
les soirs sereins et beaux, j'aime les soirs,
Soit qu'ils dorent le front des antiques manoirs
Ensevelis dans les feuillages,
Soit que la brume au loin s'allonge en bancs de feu,
Soit que mille rayons brisent dans un ciel bleu
À des archipels de nuages.
Soit qu'ils dorent le front des antiques manoirs
Ensevelis dans les feuillages,
Soit que la brume au loin s'allonge en bancs de feu,
Soit que mille rayons brisent dans un ciel bleu
À des archipels de nuages.
Extrait
de : Les feuilles d'automne : Soleils couchants
(juin 1828), de Victor Hugo (Œuvres complètes, Poésie,
Paris, J. Hetzel, A. Quantin, 1880-1926, p. 387).
Le
nom féminin une épanalepse est un emprunt savant (par
François Rabelais dans : Tiers Livre des faicts et dicts
héroïques du noble Pantagruel, 1546) au terme de grammaire grec
et au bas latin epanalepsis (qui signifie reprise,
recommencement). C'est un terme de rhétorique devenu rare, comme
la plupart des termes de rhétorique.
Outre
d'introduire du rythme et un tempo dans un texte en prose, la
réduplication d'un mot sert à souligner l'idée qu'il porte, la
seconde occurrence pouvant introduire un nouveau motif ou une
correction.
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Consigne :
introduire des épanalepses dans le texte ci-après, soit en répétant
un mot - ou un groupe de mots -, soit en le pronominalisant
(en remplaçant le mot ou le groupe de mots choisi par un pronom).
Le
texte est extrait de : Théâtre de Mademoiselle Barbier :
Le faucon : comédie en I acte (scène 1,
p. 359), de Marie-Anne Barbier (Paris, Briasson, 1745).
Marie-Anne
Barbier est une femme poète et une dramaturge française (fin
du XVIIe siècle-1742). Elle est l'auteure
de tragédies : Arrie et Pétus (1702), La mort
de César (1709), etc., d'une comédie : Le faucon
(1719), et de trois opéras (extrait de : Dictionnaire
universel des littératures, de Gustave Vapereau, Paris,
Hachette, 1876, p. 196).
Devant
un vieux château, situé dans le fond d'un bois, se tiennent Fédéric
et son valet Pasquin.
Fédéric :
Te voilà bien chagrin ?
Pasquin :
N'en ai-je pas raison ? Vainement dans les airs vous lâchez ce
faucon ; Il ne rapporte rien.
Fédéric :
Hé, maraut, que t'importe ?
Pasquin :
Comment ! nous ne vivons que de ce qu'il rapporte : il nous
a jusqu'ici fourni quelques repas ; Mais il ne vaut plus rien
depuis qu'il est si gras. Ah ! que j'aime un oiseau, qui par un
seul coup d'aile, s'en va me tenir lieu de pourvoyeur fidèle !
Je voudrais que son vol fût plus prompt qu'un éclair :
j'appelle tels oiseaux les Pirates de l'air. Un vaisseau trop chargé,
Monsieur, n'avance guère, et le meilleur voilier, est le meilleur
corsaire.
Fédéric :
Rassure-toi, le jour n'est pas encore passé.
Pasquin :
Ah ! le petit ingrat, je l'ai trop engraissé ; Et pour ma
récompense il veut que je m'aigrisse : tenez, voyez plutôt,
j'ai déjà la jaunisse, me voilà saffrané jusques au blanc des
yeux.
Fédéric :
Tant mieux.
Cela
pourrait donner ceci :
Devant
un vieux château, un antique château situé dans le fond d'un bois,
devant lequel se tiennent Fédéric et son valet Pasquin.
Fédéric :
Te voilà bien chagrin ?
Pasquin :
N'en ai-je pas raison ? Et pourquoi ne pourrais-je pas avoir
raison ? Et pourquoi pas ? Vainement dans les airs vous
lâchez ce faucon, vainement vous le lancez, avec persévérance et
ardeur vous le projetez... pour rien ; Il ne rapporte rien.
Fédéric :
Hé, maraut, que t'importe ?
Pasquin :
Comment ! nous ne vivons que de ce qu'il rapporte, et pour ce
qu'il nous rapporte... : il nous a jusqu'ici fourni quelques
repas ; Mais il ne vaut plus rien depuis qu'il est si gras,
tellement gras, exagérément gras, outrancièrement gras ! Ah !
que j'aime un oiseau, qui par un seul coup d'aile, s'en va me tenir
lieu de pourvoyeur fidèle ! Je voudrais que son vol fût plus
prompt qu'un éclair, je le voudrais toujours ainsi, je le voudrais
fougueux, leste et impérieux : j'appelle tels oiseaux les Pirates de
l'air. Etc.
Et maintenant...
À vous de jouer - et d'écrire,
À vos claviers, plumes et stylos !
À vous de jouer - et d'écrire,
À vos claviers, plumes et stylos !
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Bibliographie
Centre
national de ressources textuelles et lexicales (site internet,
http://www.cnrtl.fr/definition/epanalepse).
DUBOIS
(Jean),
GIACOMO (Mathée),
[et al.], Dictionnaire
de linguistique et des sciences du langage,
Paris, Larousse, 1999
(collection Expression), p.
182.
Encyclopædia
Universalis,
2008-2009,
édition numérique, 1
CD-ROM, article
intitulé : Répétition
(procédés de), rhétorique,
de Véronique KLAUBER.
Gallica.bnf.fr
(site internet), bibliothèque
numérique
de la Bibliothèque nationale de France.
Le
Grand Robert de la langue française,
2ème édition,
Paris :
Dictionnaires Le Robert, 2001,
6 vol., t.
3, p. 64.
LITTRÉ
(Paul-Émile),
Dictionnaire
de la langue française,
nouvelle
édition, Chicago,
Encyclopædia
Britannica Inc., 1991
(réimpression
de l'édition de 1880),
6 vol. + 1 supplément, t.
2, p. 2161.
Le
Petit Robert des noms propres,
nouvelle
édition refondue et augmentée, 2007.
REY
(Alain,
dir.), Dictionnaire
historique de la langue française,
nouvelle
édition, Paris,
Dictionnaires
Le Robert, 1993,
2 vol., p.
704.
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