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L
a – P U B L i
a n c e
atelier d'écriture et publication
. . . . . . . . e n – l i g n e . . . . . . . .
atelier d'écriture et publication
. . . . . . . . e n – l i g n e . . . . . . . .
« Le
carreau de briques rougeâtres bien lavées, les boiseries brunes
soigneusement dégagées de poussière, la glace dont le cadre en
chêne sculpté avait été doré jadis, tout était précisément
resté à la même place. »
Description
Une
description, c'est un discours par lequel on décrit, on dépeint.
Mais c'est aussi un terme de rhétorique et de littérature en tant
qu'ornement du discours qui consiste à peindre sous les couleurs les
plus vives ce que l'on croit être agréable au lecteur.
Soyez
vif et pressé dans vos narrations ;
Soyez riche et pompeux dans vos descriptions.
C'est là qu'il faut des vers étaler l'élégance :
N'y présentez jamais de basse circonstance.
Soyez riche et pompeux dans vos descriptions.
C'est là qu'il faut des vers étaler l'élégance :
N'y présentez jamais de basse circonstance.
Extrait
de : L'art poétique (1674), de Nicolas Boileau (Paris,
Paul Masgana, 1840, p. 24).
Le
nom féminin « la description » est un emprunt
(vers 1165) au latin « descriptio » (action de
décrire) qui signifie concrètement « reproduction, copie,
dessin, tracé de plan », mais également « délimitation,
détermination, définition ». Le français a restreint
l'emploi du mot à l'action de décrire verbalement, oralement ou à
l'écrit, et, par métonymie (par un transfert de dénomination), à
un développement littéraire représentant l'aspect des choses et
des êtres.
Nous
avons défini la description : un tableau qui rend visibles
les choses matérielles. En d'autres termes, la description est
la peinture animée des objets. (…) Pour être vivante, la
description doit être matérielle. (…) Il faut donc que tous
les détails soient peints, dessinés, de contour net. Pour cela ne
craignez pas de les accuser et de les pousser.
Extrait
de : La formation du style par l'assimilation des auteurs,
de Antoine Albalat1 (Paris, Armand Colin, 12e
éd., 1921, V, pp. 89-90).
UNE
IMAGE POUR DISCERNER OU POUR DIVERTIR
La
description, c'est le résultat de l'action de décrire, c'est
l'énumération des caractères de quelque chose. C'est la
représentation d'un objet, d'un événement, d'une plante, d'un
animal, d'un personnage, d'un paysage, c'est l'image de quelque chose
ou de quelqu'un. « Décrire » s'oppose en logique à
« Définir » : on définit un concept, une idée
générale, alors que l'on décrit une personne ou une chose
concrète. Concernant la description d'un sentiment, d'une pensée ou
d'une œuvre, on parle d'analyse2.
(La
description) donne quelque connaissance d'une chose par les
accidents qui lui sont propres, et qui la déterminent assez pour en
donner quelque idée qui la discerne des autres.
Extrait
de : La logique ou l'art de penser (1662), dite
Logique de Port-Royal (Paris, Delalain, 1879, II,
XVI, p. 215), de Antoine Arnauld (1612-1694) et Pierre Nicole
(1625-1695).
Dans
une œuvre littéraire, la description est le passage qui évoque la
réalité, à un moment déterminé du temps, en alternance avec une
narration qui est un exposé détaillé d'une suite de faits. On
parle de description exacte, fidèle, précise, détaillée, ou au
contraire, de description vague, sommaire, approximative,
artificielle, monotone, languissante, pauvre, banale, incolore ;
de narration claire, précise, sèche, ou de description vivante,
vigoureuse, pittoresque, imagée, colorée, riche, humoristique, etc.
On parle des détails et du mouvement d'une description.
Comment
rendre visible ce qu'on ne peut représenter que par des mots ?
Par la description précisément, par la représentation ou la mise
en images verbales du monde (objets, êtres, personnages, lieux,
situations, etc.) et par l'utilisation de certaines figures de style,
comme la métaphore3, la comparaison4,
l'énumération5, la métonymie6, ou la
synecdoque7.
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Notes
1.
Antoine Albalat
est un écrivain français
(1856-1935) spécialiste de la littérature française, auteur de :
Souvenirs de la vie
littéraire (1921). Il
est aussi l'auteur de
romans : La faute
d'une mère (1886), Un
adultère, roman intime
(1883), etc. ; et
d'essais
sur la langue française : Le
mal d'écrire et le roman contemporain
(1895),
Comment il faut lire
les auteurs classiques français
(1923), La formation du
style par l'assimilation des auteurs
(1902),
etc.
2.
L'analyse
d'un sentiment, d'une pensée ou d'une œuvre, est
une opération intellectuelle (observation, étude, examen)
consistant à décomposer
un sentiment, une pensée ou une œuvre, pour en discerner les
éléments le (la) constituant et les liens qui unissent ces
éléments.
3.
La métaphore
est une comparaison
implicite (qui n'admet pas
de troisième élément introducteur
entre les deux éléments métaphoriques).
C'est une figure de rhétorique qui consiste à désigner un objet du
nom d'un autre objet présentant avec le premier des rapports
d'analogie (de
ressemblance). Par
exemple : « La racine du mal » pour
l'origine de tous les maux,
« Une source de chagrin » pour
le malheur, « L'hiver
de la vie » pour la
vieillesse. La métaphore
est souvent confondue avec d'autres figures comme la métonymie
(rapport de contiguïté au lieu d'analogie, exemples : « Boire
un verre », « Ameuter la ville »), la synecdoque
(prendre le plus pour le
moins ou inversement, exemple : « Les mortels » pour
« Les hommes », prendre la partie pour le tout ou
inversement, exemple : « La voile » pour « Le
navire », etc.),
etc.
4.
La comparaison
est la mise en parallèle
de deux termes d'un énoncé par le biais d'un troisième terme
introducteur (comme, ainsi que, de même que, pareil à, autant que,
etc.). Par exemple : « Gai comme
un pinson », « Elle
lui sauta aux yeux, furieuse comme
une lionne à qui on a ravi ses petits »
extrait de : Le
roman comique (1651 -
Paris, Garnier, 1937, II, VII, p. 192), de Paul Scarron (1610-1660).
5.
L'énumération
est une figure consistant
à énoncer successivement les diverses parties d'un tout (Rabelais a
consacré tout un chapitre à l'énumération des jeux de Gargantua),
diverses parties qui peuvent être introduites par la locution « à
savoir ». Il est intéressant de remarquer que par métonymie,
une énumération désigne aussi une liste (d'objets, de choses), un
catalogue, un inventaire ou un répertoire.
6.
La métonymie
est un procédé
rhétorique qui consiste en un transfert de dénomination d'un mot
(ou d'une locution) à un autre, par un rapport de contiguïté (la
cause pour l'effet, rapport de matière à objet, le contenant pour
le contenu, le signe pour la chose signifiée, etc.). Exemples :
« Il a levé le
coude toute la journée » pour « Il a bu toute la
journée », « Boire un verre » pour Boire le
contenu d'un verre.
7.
La synecdoque
est une variété de la
métonymie, qui consiste à assigner à un mot un contenu plus étendu
que son contenu ordinaire (exemple : « la voile »
pour le navire), ou inversement, à prendre le plus pour le moins, le
tout pour la partie (exemple : « la France » pour
l'équipe de France, en football, en gymnastique, en sport en
général).
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Consigne :
décrire un lieu ou un paysage (l'océan, la plage, une forêt, un
lac, un ciel d'orage, une aurore ou un crépuscule, un désert,
etc.), ou bien décrire une sensation ou un sentiment (la sensation
du vent ou de la neige, le sentiment de la perte ou du manque, un
sentiment d'amour), ou encore décrire un être vivant ou un
personnage (s'inspirer d'une image, d'une photo ou d'une peinture),
en utilisant une ou plusieurs figures de style (voir plus haut).
Cela
pourrait donner cet extrait du roman (Paris, Gallimard, 2012, Folio,
Collection Femmes de lettres,
p. 29) de George Sand, Pauline
(1840) :
Elle
monta sans bruit et poussa la porte qui roula sur ses gonds en
silence. Rien n'était changé dans la grande pièce, décorée par
les hôtes du titre de salon. Le carreau de briques rougeâtres bien
lavées, les boiseries brunes soigneusement dégagées de poussière,
la glace dont le cadre en chêne sculpté avait été doré jadis,
les meubles massifs brodés au petit point par quelque aïeule de la
famille, et deux ou trois tableaux de dévotion légués par l'oncle,
curé de la ville, tout était précisément resté à la même place
et dans le même état de vétusté robuste depuis dix ans, dix ans
pendant lesquels l'étrangère avait vécu des siècles ! Aussi
tout ce qu'elle voyait la frappait comme un rêve.
Et maintenant...
À vous de jouer - et d'écrire,
À vos claviers, plumes et stylos !
À vous de jouer - et d'écrire,
À vos claviers, plumes et stylos !
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Bibliographie
BEAUMARCHAIS
(Jean-Pierre
de),
COUTY (Daniel),
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Dictionnaire
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nouvelle
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BOURDEREAU
(Frédéric), FOZZA (Jean-Claude), [et alii], Précis
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Encyclopædia
Universalis,
2008-2009,
édition numérique, 1
CD-ROM, articles
de
Jean-Michel ADAM (Description),
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Le
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Le
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REY
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Dictionnaires
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