mercredi 13 janvier 2016

Prétérition, hyperbate, onomatopée, anastrophe, apostrophe, interrogation fictive

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L a – P U B L i a n c e
atelier d'écriture et publication
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Jouer à dynamiser un poème
L'AMOUR OISEAU

Un enfant dedans un bocage1
Tendait finement ses gluaux2,
Afin de prendre des oiseaux
Pour les emprisonner en cage.

Quand il vit, par cas d'aventure,
Sur un arbre Amour emplumé,
Qui volait par le bois ramé3
Sur l'une et sur l'autre verdure.

L'enfant, qui ne connaissait pas
Cet oiseau, fut si plein de joie,
Que pour prendre une si grande proie
Tendit sur l'arbre tous ses las4.

Mais quand il vit qu'il ne pouvait,
Pour quelques gluaux qu'il peut tendre,
Ce cauteleux5 oiseau surprendre
Qui voletant le décevait,

Il se prit à se mutiner,
Et, jetant sa glu de colère,
Vint trouver une vieille mère
Qui se mêlait de deviner6.

Il lui va le fait avouer,
Et sur le haut d'un buis lui montre
L'oiseau de mauvaise rencontre,
Qui ne faisait que se jouer.

La vieille en branlant ses cheveux
Qui déjà grisonnaient de vieillesse,
Lui dit : Cesse, mon enfant, cesse,
Si bientôt mourir tu ne veux,

De prendre ce fier animal.
Cet oiseau, c'est Amour qui vole,
Qui toujours les hommes affole
Et jamais ne fait que du mal.

O que tu seras bien-heureux
Si tu le fuis toute ta vie,
Et si jamais tu n'as envie
D'être au rolle7 des amoureux.

Mais j'ai grand doute qu'à l'instant
Que d'homme parfait auras l'age,
Ce mal-heureux oiseau volage,
Qui par ces arbres te fuit tant,

Sans y penser te surprendra,
Comme une jeune et tendre quête8,
Et, foulant de ses pieds ta tête,
Que c'est que d'aimer t'apprendra.
Notes : 1. Petit bois ; 2. Branche ou planchette enduite de glu pour prendre les petits oiseaux ; 3. Les branches feuillées des arbres ; 4. Nœuds coulants utilisés pour la capture du gibier ; 5. Sournois ; 6. Enseigner, raconter ; 7. Sur la liste ; 8. Proie.
Le poème proposé est extrait de : Poésies diverses (1573?), dans : Œuvres choisies de Pierre de Ronsard, par Charles Augustin Sainte-Beuve (Paris, Garnier frères, nouvelle édition revue et augmentée, 1879, pp. 376-378).
« Pierre de Ronsard est un poète français qui naquit le 11 septembre 1524 au château de la Possonnière, dans le Vendômois, d'une famille noble originaire de Hongrie, et qui expira le vendredi 27 décembre 1585. Mis à neuf ans au collège de Navarre, sous un régent nommé de Vailly, il se dégoûta des études, et entra au service du duc d'Orléans, fils de François 1er, puis à celui de Jacques d'Écosse ; de là un séjour de trois années en Grande-Bretagne. Il revint de nouveau au duc d'Orléans, qui l'envoya en divers lieux et l'adjoignit à diverses ambassades. C'est dans un second voyage en Écosse qu'il fit naufrage avec le sieur de Lassigny, et qu'il dut son salut à un coup de la fortune. Il avait seize ans lorsqu'il suivit en 1540, Lazare de Baïf en Allemagne, à la diète de Spire, et aussitôt après, le célèbre capitaine Langey Du Bellay, en Piémont.
Mais il venait d'être atteint d'une surdité, qui le dégoûta de la cour et du monde : l'amour, qui s'empara de son cœur à Blois, en avril 1541, ajouta peut-être encore à ce dégoût des plaisirs, à cette passion soudaine pour la retraite et l'étude. Il se mit donc, vers 1541 ou 1542 au plus tard, au collège de Coqueret (situé à Paris sur la montagne Sainte-Geneviève, une plaque commémorative indique que « Ici s'élevait le collège de Coqueret ou Joachim du Bellay composa La Défense et illustration de la langue française... »), sous les soins de Jean Dorat, qu'il avait connu chez Lazare de Baïf. Jean-Antoine de Baïf, fils naturel de Lazare, et Rémy Belleau devinrent ses condisciples les plus intimes ; il faut leur joindre Lancelot de Carles et Marc-Antoine Muret, qui depuis s'illustrèrent dans la poésie et l'éloquence latines. Là, durant sept années d'études, au milieu des veilles laborieuses et des discussions familières, au sein de cette école normale du temps, si l'on peut ainsi dire, Ronsard jeta les fondements de la révolution littéraire qui changea l'avenir de notre langue et de notre poésie... » raconte Sainte-Beuve dans sa Notice sur Ronsard (pp. xi-xii), en préface des Œuvres choisies.
La nouvelle école littéraire, d'abord nommée la Brigade, puis la Pléiade, est un groupe de sept poètes considéré comme une constellation poétique, et constitué de : Pierre de Ronsard, Joachim du Bellay (jeune gentilhomme angevin que Ronsard rencontra en 1548 ou en 1549), Pontus de Tyard, Jean Antoine de Baïf, Étienne Jodelle, Rémi Belleau (qui remplaça en 1554 Jean Bastier de La Péruse) et Jacques Peletier du Mans (qui remplaça en 1555 Guillaume Des Autels).
Ronsard est l'auteur d'Odes (1550-1552), de sonnets et de stances dans les Amours de Cassandre (1552), dans la Continuation des Amours (1555), et la Nouvelle Continuation des Amours (1556), de Discours (1562-1563), etc. Célébré de son vivant et proclamé le « Prince des poètes », mais décrié par Malherbe et Boileau, il connut une éclipse de deux siècles, avant que les romantiques et Sainte-Beuve ne lui rendirent justice comme chef d'école et comme poète lyrique.
DES FIGURES DE STYLE FACILES À UTILISER
Ce poème, qui date de la deuxième moitié du XVIe siècle français, est une odelette (petit poème lyrique d'un genre gracieux, destiné à être chanté, ou déclamé avec un accompagnement musical), dont le héros est le dieu Amour ; il est composé de 11 quatrains en vers octosyllabes, avec des rimes embrassées (abba), dans une alternance masculines/féminines (une rime féminine est une rime qui se termine par un « e » muet, comme dans « bocage » et « cage », ou par une consonne non prononcée, comme dans « restèrent » et « préfèrent »).
Diverses figures de style peuvent être utilisées par jeu, pour dynamiser un texte. Les procédés littéraires suivants seront appliqués en exercice au poème de Ronsard : la prétérition, l'hyperbate en tant qu'ajout, l'onomatopée, l'interrogation fictive, l'anastrophe et l'apostrophe.
LA PRÉTÉRITION
La prétérition est une figure de rhétorique* dans laquelle on feint de passer sous silence ce sur quoi on attire l'attention, une figure dans laquelle on feint de ne pas vouloir dire ce que néanmoins on dit clairement et même avec force. Par exemple : « Je ne vous dirai pas combien j'ai été affectée par cette nouvelle ». L'atténuation est absolument illusoire et l'énonciation (« Je ne vous dirai pas ») contredit l'énoncé.
La prétérition est une contradiction : ce qui est sous-entendu est le contraire de ce qui est dit. On parle aussi de paralipse (figure du discours par laquelle le locuteur met en relief une idée en prétendant ne pas la développer) et de prétermission (forme vieillie de prétérition).
Le nom féminin** la prétérition est emprunté à la Renaissance (1510) au bas latin praeteritio, -onis, désignant l'action de passer devant, spécialement, au figuré, le fait de passer sous silence sur son testament et, en rhétorique, de déclarer que l'on ne parle pas d'une chose. Le mot a été repris avec son sens juridique (le gascon utilise pretericion dès 1314) et a retrouvé au XVIe siècle (1577) son acception spéciale en rhétorique (figure par laquelle on parle d'une chose en déclarant qu'on n'en parlera pas) remplaçant prétermission.
*99 réponses sur les procédés de style, Michel Théron, Montpellier, Réseau CRDP/CDDP du L.-R. (Centre Régional de Documentation Pédagogique/Centre Départemental de Documentation Pédagogique du Languedoc-Roussillon), [199-?], fiche 91.
**Dictionnaire historique de la langue française, Alain Rey (dir.), nouvelle édition, Paris, Dictionnaires Le Robert, 1993, 2 vol., p. 1626.
Consigne 1 : intercaler entre deux quatrains, deux ou bien trois ou même quatre vers octosyllabes contenant une prétérition. Avec les deux premiers quatrains du poème, ceci pourrait donner cela :
Un enfant dedans un bocage
Tendait finement ses gluaux,
Afin de prendre des oiseaux
Pour les emprisonner en cage.

Je ne vous dirai pas ceci :
L'amour fait mal et finit mal ;
Combien de fois ai-je pu le
constater, en être attristé ?

Quand il vit, par cas d'aventure,
Sur un arbre Amour emplumé,
Qui volait par le bois ramé
Sur l'une et sur l'autre verdure.
L'HYPERBATE EN TANT QU'AJOUT
Après avoir été une interversion de certains groupes de mots dans la phrase, l'hyperbate est devenue cette figure par laquelle on ajoute à la phrase qui paraissait terminée, un complément, une épithète ou une proposition, expression qui surprend l'interlocuteur et qui se trouve par là-même mise fortement en évidence (Dictionnaire de poétique et de rhétorique, de Henri Morier, Paris, PUF, 1961). L'accent affectif tombe sur ce rajout qui, par sa position même, se trouve souligné.
L'hyperbate consiste donc en l'adjonction, l'ajout, ou l'addition d'un élément alors que la phrase pourrait être considérée comme finie. Le texte lu est alors entendu : « Il y avait longtemps que cette vague aurait voulu faire quelque chose pour l'enfant, mais elle ne savait quoi. (…) N'y tenant plus, elle l'emmena non loin de là, sans mot dire, et comme par la main. » Extrait de : L'enfant de la haute mer (1931), de Jules Supervielle (Paris, Gallimard, Folio, 1997, p. 21).
Consigne 2 : introduire une ou plusieurs hyperbate(s) dans le quatrième ou dans le cinquième quatrain du poème. Cela pourrait donner ceci :
Mais quand il vit qu'il ne pouvait,
et de le pouvoir il n'était pas près,
Pour quelques gluaux qu'il peut tendre,
et tendre et tendre tout le jour,
Ce cauteleux oiseau surprendre
Qui voletant le décevait,

Il se prit à se mutiner,
Et, jetant sa glu de colère,
et de tristesse aussi amère,
Vint trouver une vieille mère
Qui se mêlait de deviner.
Et de beaucoup tout inventer.
L'ONOMATOPÉE
L'onomatopée fait partie de la famille des interjections. Une interjection est un mot invariable formant une phrase à lui tout seul, susceptible d'être employé isolément, et comme tel inséré entre deux termes de l'énoncé, pour traduire d'une façon vive une attitude du sujet parlant (ohé, tant pis, bravo, ouf, ben voyons, zut...).
En linguistique, une onomatopée consiste à créer un mot suggérant, ou prétendant suggérer, par imitation phonétique la chose dénommée. C'est la formation d'un mot de manière à ce que le son imite la chose qu'il signifie (« atchoum » imite l'éternuement).Par métonymie (transfert de dénomination par une relation de cause à effet, de matière à objet, etc.), c'est aussi le mot imitatif lui-même.
Une onomatopée est donc un mot imitatif, qui reproduit approximativement un son ou un bruit (naturel ou artificiel), par exemple : « cocorico » pour le cri du coq, « ding-dong » pour le bruit des cloches. Les onomatopées servent à former des noms (un crin-crin, des gazouillis, un roucoulement, les flonflons), des interjections (« Je m'amuse beaucoup, ah ! pourvu que cela dure »), des adverbes (cahin-caha), des verbes (chuchoter, chuinter, cliqueter, coasser, gazouiller, ronronner, vrombir...).
Le caractère approximatif* de la notion apparaît quand on compare les onomatopées dans diverses langues, car les mots imitatifs sont différents selon la langue. Ainsi, comme le note Kristoffer Nyrop (Grammaire historique de la langue française, 1899-1930), le cri du canard est rendu en français par « coin-coin », en danois par « rap rap », en allemand par « gack gack » (ou « quack quack »), en roumain par « mac mac », en italien par « qua qua », en russe par « kriak », en anglais par « quack », et en catalan par « mech mech ».
*Le Bon usage : grammaire française, Maurice Grévisse, 13ème édition, Paris, Louvain-la-Neuve, Duculot, 1993, p. 259.
On peut constituer une liste non exhaustive des onomatopées de la langue française : aïe, aouh (ou ahou), areu-areu, atchoum, bang, bé, berk, beu, bim, bing, bip, blablabla, bof, bouh, boum, brrr, bzz, chabada, chtaf, chtong, chut, clac, clic, cocorico, cot codec, coin-coin, couic, crac, cric-crac, crincrin, cui-cui, ding, dong, drelin-drelin, dzim-boum-boum, flic flac floc, flonflon, froufrou, gioumpf, glouglou, gnangnan, guili-guili, grrr, hi, hi-han, hue, meuh, miam-miam, miaou, oua-ouah, ouaouh (ou waouh), ouille, paf, crrr, pan, patapouf, patati-patata, patatras, pif, plaf, ploc, ping, plouf, pouêt, pouf, poum, pschitt, rrraahh, splash, tam-tam, teuf-teuf, tic-tac, tilt, toc-toc, tsoin-tsoin, vlan, vroum-vroum, yeah, youpie, zim, znort, zut, zzz...
Consigne 3 : insérez une ou plusieurs onomatopée(s) dans le troisième quatrain du poème :
L'enfant, qui ne connaissait pas
Cet oiseau, fut si plein de joie,
Youpie, chabada chabada,
Que pour prendre une si grande proie
Tendit sur l'arbre tous ses las.
L'INTERROGATION FICTIVE
Le principe de base de l'interrogation fictive est celui de l'interpellation feinte. C'est une fausse question destinée à garder ou à susciter l'intérêt du lecteur interpellé. L'interrogation fictive* est une figure de style qui consiste à poser une question n'attendant pas de réponse, cette dernière étant connue par celui ou celle qui la pose, par exemple : « Est-ce là une façon d'agir ? ».
*Le Bon usage : grammaire française, Maurice Grévisse, 13ème édition, Paris, Louvain-la-Neuve, Duculot, 1993, pp. 584-585.
Le contenu de l'interrogation fictive équivaut à une exclamation ou à une injonction : « Que ne m'a-t-il pas écoutée ? » (= Il aurait dû m'écouter !), « Allez-vous bientôt vous taire ? » (= Taisez-vous !) ; il équivaut aussi à exprimer une hypothèse : « Avez-vous faim ? Je vous ai préparé une omelette ».
Consigne 4 : introduire une ou plusieurs interrogations fictives (questions qui n'appellent pas de réponses et qui servent à présenter les choses d'une manière plus frappante, à exprimer une hypothèse ou une exclamation ou encore un ordre), dans, ou entre, les sixième, septième et huitième quatrains du poème :
Il lui va le fait avouer,
Et sur le haut d'un buis lui montre
L'oiseau de mauvaise rencontre,
Qui ne faisait que se jouer.

Que lui ai-je donc fait ?
Pourquoi de moi se moquer ?

La vieille en branlant ses cheveux
Qui déjà grisonnaient de vieillesse,
Lui dit : Cesse, mon enfant, cesse,
Si bientôt mourir tu ne veux,

De prendre ce fier animal.
Cet oiseau, c'est Amour qui vole,
Qui toujours les hommes affole
Et jamais ne fait que du mal.
L'ANASTROPHE
Une anastrophe est un terme de grammaire et une figure de construction qui se caractérisent par un renversement de l'ordre* habituel des mots dans la phrase. L'inversion, le déplacement d'un mot ou d'un groupe de mots par rapport à l'ordre normal ou habituel de la construction d'une phrase, était fréquent en grec ancien et en latin.
Les effets de l'anastrophe sont multiples : esthétique (la phrase « À vivre nous aide le langage » est moins banale et nous transporte plus facilement dans un autre univers que : « Le langage nous aide à vivre »), sémantique (les expressions « Un homme grand » et « Un grand homme » n'ont pas le même sens en français : on parle de la taille du physique d'un homme dans la première, et dans la deuxième expression, on parle de la notoriété et du prestige de ce même homme, rythmique, poétique (certaines inversions de mots à l'intérieur d'un vers obéissent au besoin de la rime : « Aux jardins à l'anglaise, il préfère l'ordonnance à la française »), etc.
*Le style et ses techniques : précis d'analyse stylistique, Marcel Cressot, Laurence James (mise à jour), 13ème éd., Paris, Presses universitaires de France, 1991, pp. 209‑235.
Consigne 5 : relever les anastrophes des deux derniers quatrains du poème.
Mais j'ai grand doute qu'à l'instant
Que d'homme parfait auras l'age,
Ce mal-heureux oiseau volage,
Qui par ces arbres te fuit tant,

Sans y penser te surprendra,
Comme une jeune et tendre quête,
Et, foulant de ses pieds ta tête,
Que c'est que d'aimer t'apprendra.
APOSTROPHES
Comme beaucoup d'autres mots de rhétorique*, le nom féminin « une apostrophe » est un emprunt au grec « apostrophê » (action de (se) détourner, vers celui qu'on interpelle). Mot indo-européen sans origine connue, passé par le latin « apostropha », puis un hellénisme de la Renaissance (1516), il est composé de « apo- » (éloigner, écarter) et de « strophê » (évolution, tour dans le sens de tourner). Dans l'usage général, le mot désigne (1738) une attaque verbale brusque. En rhétorique, c'est un procédé par lequelle on se « détourne » du développement principal, pour s'adresser à quelqu'un et l'interpeller.
L'apostrophe est une figure de style par laquelle l'orateur, s'interrompant tout à coup, adresse la parole à quelqu'un ou à quelque chose, à des personnes absentes ou à des êtres abstraits (exemple : « Ô Rage, ô Désespoir, ô Vieillesse ennemie »). Le mot mis en apostrophe peut être un nom ou un pronom (ou un syntagme nominal ou pronominal), désignant l'être animé ou la chose personnifiée à qui l'on s'adresse. Exemple : « Ton espérance, ma colombe, est un roseau ; Lune, quel esprit sombre / Promène au bout d'un fil, / Dans l'ombre, / Ta face et ton profil », extrait de : Premières poésies (1829‑1835), Ballade à la lune, d'Alfred de Musset.
Attention à ne pas confondre l'apostrophe et l'apposition. L'une est une figure de style (le mot mis en apostrophe appartient à la deuxième personne grammaticale), tandis que l'autre est un terme de grammaire (l'apposition peut être conservée dans le discours indirect, tandis que l'apostrophe ne le peut pas). Exemple d'une apposition : « J'ai murmuré, Richard... j'ai mal aux pieds ».
Dans la phrase suivante : « J'ai dit : Thérèse, vous vous trompez. », le nom propre Thérèse est une apostrophe, car on ne peut pas dire : J'ai dit à Thérèse que vous vous trompiez, sans changer le sens de la phrase ; dans cet exemple, quoique Thérèse représente la même réalité que vous, les deux mots ne sont pas en rapport grammatical l'un avec l'autre.
Tandis que dans la phrase : « J'ai dit : Jean, je suis fatiguée. » Jean est mis en apposition et non en apostrophe. En effet, on peut passer du discours direct au discours indirect sans changer le sens de la phrase : « J'ai dit à Jean que j'étais fatiguée ».
*Dictionnaire historique de la langue française, Alain Rey (dir.), nouvelle édition, Paris, Dictionnaires Le Robert, 1993, 2 vol., p. 91.
Consigne 6 : introduire une apostrophe dans le neuvième quatrain du poème. Ceci pourrait donner cela :
O que tu seras bien-heureux
O bonheur, non encore enfui,
Si tu le fuis toute ta vie,
Et si jamais tu n'as envie
D'être au rolle des amoureux.
Et maintenant...
À vous de jouer - et d'écrire,
À vos claviers, plumes et stylos !
L a – P U B L i a n c e
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