¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
L
a – P U B L i
a n c e
atelier d'écriture et publication
. . . . . . . . e n – l i g n e . . . . . . . .
atelier d'écriture et publication
. . . . . . . . e n – l i g n e . . . . . . . .
Jouer
avec les calligrammes
CHANSON V
Dames,
s'il est permis
Que
l'amour appetisse1
Entre
deux cœurs promis,
Faisons
pareil office :
Lors
la légèreté
Prendra
sa fermeté.
S'ils
nous disent volages
Pour
nous en divertir2 :
Assurons
nos courages3
De
ne nous repentir,
Puis
que leur amitié
Est
moins, que de moitié.
Se
voulant excuser,
Que
leur moitié perdue
Peut
ainsi abuser4
Tant5
qu'elle soit rendue :
La
loi pour nous fut faite
Empruntant
leur défaite.
Si
j'eusse été apprise6
Comme
il fallait aimer,
Je
n'eusse été reprise7
Du
feu trop allumer
Qu'éteindre
j'ai bien su,
Quand
je l'ai aperçu.
Ne
nous ébahissons8
Si
le vouloir nous change :
Car
d'eux nous connaissons
La
vie tant étrange,
Qu'elle
nous a permis
Infinités
d'amis.
Mais
puis qu'occasion
Nous
a été donnée,
Que
notre passion
Soit
à eux adonnée9 :
Amour
nous vengera,
Quand
foi les rangera10.
Notes :
1.
Rapetisse,
diminue ; 2. Détourner ;
3. Cœurs ;
4. Tromper,
faire mauvais usage ; 5. De
façon que, si bien que ; 6. Instruite ;
7. Blâmée,
accusée ; 8. Ne
nous étonnons, ne nous effrayons ; 9. Consacrée ;
10. Les
obligera à faire ce qu'ils doivent faire
(Dictionnaire
de l'ancien français,
Algirdas Julien Greimas, Paris, Larousse, 2001).
Le
texte proposé est extrait de :
Rymes
(1545),
de Pernette du Guillet, dans :
Œuvres
poétiques,
de Louise Labé (édition de 1983 revue par Françoise Charpentier,
Paris, Gallimard, 2007, collection Poésie, pp. 50‑51).
Pernette
du Guillet est une
poétesse française et
lyonnaise (1518 ou
1520‑1545) du
XVIe siècle.
En 1536, elle rencontre Maurice Scève (érudit
et poète français, 1501‑vers 1564),
qui se fait son initiateur en poésie et en amour. Les deux poètes
resteront de fidèles, et probablement chastes amants jusqu'à la
mort de Pernette. Elle épouse en 1538 M. du Guillet, qui
n'est pas autrement connu. Elle est l'auteur de Rymes,
qui paraît
à titre
posthume en 1545 chez Jean de Tournes à Lyon. Ce recueil de poésies
(60 épigrammes, 10 chansons, 5 élégies et
2 épîtres) est
édité à Paris et à
Lyon jusqu'en 1554, ensuite
il faut attendre le XIXe
siècle pour que l'œuvre soit exhumée et plusieurs fois rééditée.
LE
CALLIGRAMME
Procédé
visuel qui permet de donner plus de poids, et donc plus de présence
au langage, en cherchant à rapprocher le mot de la chose, un
calligramme est un poème où les vers sont composés
typographiquement (visuellement) de manière à former un dessin qui
illustre le plus souvent le sujet du poème (Le
Grand
Robert de la langue française,
2ème édition,
Paris,
Dictionnaires Le Robert, 2001,
6 vol.,
t. 1,
p. 1837).
Le
mot « calligramme » est
un néologisme inventé (1918) par Guillaume Apollinaire (poète
français, 1880-1918),
créé par croisement entre calligraphie
et idéogramme,
et
composé de calli-
(du grec kalli-,
qui veut dire « beau »)
et de -gramme
(du grec gramma,
qui veut dire « lettre,
écriture »
et qui entre dans la composition de nombreux mots savants exprimant
les notions d'« inscription », d'« enregistrement » :
organigramme, cardiogramme, diagramme, hologramme, etc.).
C'est
aussi le titre d'un recueil de poèmes de
Guillaume Apollinaire paru
en 1918 : « Calligrammes ».
D'abord
utilisés en poésie dont ils renouvellent le genre - le recueil de
poèmes d'Apollinaire devait initialement s'appeler : « Et
moi aussi je suis peintre ! : idéogrammes lyriques coloriés »
- les calligrammes sont très souvent employés aujourd'hui dans la
publicité.
Consigne
1 :
réaliser un dessin à partir des lettres des mots du poème proposé
plus haut.
Sachez que le dessin sera plus facile à réaliser à main levée sur
une feuille de papier avec un crayon ou
bien
à l'écran avec
un logiciel de dessin,
qu'avec un clavier et
un logiciel de traitement de texte.
Néanmoins,
concernant
le logiciel de traitement de texte, il
est possible de jouer
avec efficacité de
l'emploi des majuscules et
des espaces, des
effets de
caractères (gras,
italique, exposant, indice, etc.) et de
la couleur (le
blanc
efface le
caractère de
l'écran, le
dégradé le fait apparaître progressivement, etc.).
Avec
les premiers vers,
Dames,
s'il est permis
Que
l'amour appetisse
Entre
deux cœurs promis,
Faisons
pareil office :
Lors
la légèreté
Prendra
sa fermeté.
cela
pourrait donner
ceci :
DAMES,
www
S'IL EST PERMIS
wwwwwwwwwQUE
L'AMOUR APPETISSE w e n
t r e w
d e u x
wwwwwwwwwwwwwwwc
w
œ w
u w
r w
s
wwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwww
p
ww
r ww
o ww
m ww
i
ww
s,
a
w F
w :
i
wwwwwwww
e
s
wwwwwwwwww
c
o
wwwwwwwwwwww
i
n
wwwwwwwwwwwww
f
s
wwwwwwwwwwww
f
p
wwwwwwwwww
o
a
wwwwwww
l
r
w
e w
i
F
w
a w
i w
swownwswwP
A R E I L
wwwwwwF
F I CE :
L
o r oooo
s
L
o oo
r o
o o
l wwwwwwwwwwwwwt
L
o o
o o o o o
a wwwwwwwww
e ww
é wwwww
d r a
L
o
o o o o
o
o o o
l wwwwww
r
wwwww
p ww
n wwww
sa
wwwwwwwwwwwww
é ww
è wwwwwwww
r e wwwwwww
fermeté.
wwwwwwwwwwwwwww
g
IDÉOGRAMME
ET CALLIGRAPHIE
Attention
à ne pas confondre le
calligramme
avec l'idéogramme.
L'idéogramme
est un signe graphique (comme chaque lettre de l'alphabet) qui
exprime un mot ou une idée (contrairement à chaque lettre de
l'alphabet qui exprime un son). Exemples d'idéogrammes : les
panneaux du code de la route, les signaux de marine, les alphabets
asiatiques, etc.
On
parle de
calligramme
de mots,
lorsque le mot entier ou bien quelques lettres deviennent un dessin ;
de
calligramme
séquentiel,
lorsque un groupe de mots, une phrase, un texte entier deviennent un
ou plusieurs dessin(s)
évoquant le sens de l'énoncé.
Le
calligramme joue sur l'ambiguïté du signe, à la fois désignation
abstraite et substitut matériel de l'objet désigné. Il n'est pas
une mise en page typographique ou calligraphique d'un texte
précédemment élaboré. L'image
et le texte d'un calligramme naissent simultanément dans
l'imagination d'un seul et même auteur et restent indissociables.
Consigne
2 :
partir
du poème proposé pour écrire un poème ou un court récit en
prose. Puis transformer le nouveau poème ou le texte en prose
obtenu, en un ou plusieurs calligramme(s).
À
partir de la quatrième strophe de la chanson,
Si
j'eusse été apprise
Comme
il fallait aimer,
Je
n'eusse été reprise
Du
feu trop allumer
Qu'éteindre
j'ai bien su,
Quand
je l'ai aperçu.
cela
pourrait donner ceci :
Instruit
de la manière d'aimer, je n'aurai pas allumé tous
ces
feux, ni
accusé
de les avoir causés. Instruit pourtant de la manière de les
éteindre, dès
qu'aperçus, c'est
ce que j'ai fait.
et
cela, le
calligramme
étant censé représenter une flamme :
.
t
fai
quej'ai
c' est
ce
dès
qu'aperçus,
de
les éteindre,
pourtant
de la manière
C
A U S É S. I
N S T R U I T
A
C C U S É D E L E S A V O I R
M É
T
O U S C
E S F E U X, N
I
J E
N' A U R A I P A S A L L
U
M
A N I È R E D' A I M E R,
INSTRUIT
DE LA
Et
maintenant...
À vous de jouer - et d'écrire,
À vos claviers, plumes et stylos !
À vous de jouer - et d'écrire,
À vos claviers, plumes et stylos !
L
a – P U B L i
a n c e
atelier d'écriture et publication
. . . . . . . . e n – l i g n e . . . . . . . .
atelier d'écriture et publication
. . . . . . . . e n – l i g n e . . . . . . . .
mail :
numencegalerielitteraire@gmail.com
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire