jeudi 26 mai 2016

La description

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
L a – P U B L i a n c e
atelier d'écriture et publication
. . . . . . . . e n – l i g n e . . . . . . . .
S'amuser avec la description
Encore une fois, d'où venez-vous, Lélia ? Quelle mission de salut ou de vengeance accomplissez-vous sur la terre ?
Hier, à l'heure où le soleil descendait derrière le glacier, noyé dans des vapeurs d'un rose bleuâtre, alors que l'air tiède d'un beau soir d'hiver glissait dans vos cheveux, et que la cloche de l'église jetait ses notes mélancoliques aux échos de la vallée ; alors, Lélia, je vous le dis, vous étiez vraiment la fille du ciel. Les molles clartés du couchant venaient mourir sur vous et vous entouraient d'un reflet magique. Vos yeux, levés vers la voûte bleue où se montraient à peine quelques étoiles timides, brillaient d'un feu sacré. Moi, poète des bois et des vallées, j'écoutais le murmure mystérieux des eaux, je regardais les ondulations moelleuses des pins faiblement agités, je respirais le suave parfum des violettes sauvages qui, au premier jour tiède qui se présente, au premier rayon de soleil pâle qui les convie, ouvrent leurs calices d'azur sous la mousse desséchée. Mais vous, vous ne songiez point à tout cela ; ni les fleurs, ni les forêts, ni le torrent n'appelaient vos regards. Nul objet sur la terre n'éveillait vos sensations, vous étiez toute au ciel. Et quand je vous montrai le spectacle enchanté qui s'étendait sous nos pieds, vous me dîtes en élevant la main vers la voûte éthérée : « Regardez cela ! » Lélia ! vous soupiriez après votre patrie, n'est-ce pas ? vous demandiez à Dieu pourquoi il vous oubliait si longtemps parmi nous, pourquoi il ne vous rendait pas vos ailes blanches pour monter à lui ?
Mais hélas ! quand le froid qui commençait à souffler sur la bruyère nous eut forcés de chercher un abri dans la ville ; quand, attiré par les vibrations de cette cloche, je vous priai d'entrer dans l'église avec moi et d'assister à la prière du soir, pourquoi, Lélia, ne m'avez-vous pas quitté ? Pourquoi, vous qui pouvez certainement des choses plus difficiles, n'avez-vous pas fait descendre d'en haut un nuage pour me voiler votre face ? Hélas ! pourquoi vous ai-je vue ainsi, debout, le sourcil froncé, l'air hautain, le cœur sec ?
(...)
Comme la flamme des lampes d'argent s'exhalait blanche et mate dans les nuages d'opale du benjoin embrasé, tandis que les cassolettes de vermeil envoyaient à la voûte les gracieuses spirales d'une fumée odorante ! Comme les lames d'or du tabernacle s'enlevaient légères et rayonnantes sous le reflet des cierges ! Et quand le prêtre, ce grand et beau prêtre irlandais dont les cheveux sont si noirs, dont la taille est si majestueuse, le regard si austère, et la parole si sonore, descendit lentement les degrés de l'autel, traînant sur les tapis son long manteau de velours ; quand il éleva sa grande voix, triste et pénétrante comme les vents qui soufflent dans sa patrie ; quand il nous dit, en nous présentant l'ostensoir étincelant, ce mot si puissant dans sa bouche : Adoremus ! alors, Lélia, je me sentis pénétré d'une sainte frayeur, et, me jetant à genoux sur le marbre, je frappai ma poitrine et je baissai les yeux.
Mais votre pensée est si intimement liée dans mon âme à toutes les grandes pensées, que je me retournai presque aussitôt vers vous pour partager avec vous cette émotion délicieuse ; ou peut-être, que Dieu maintenant me le pardonne, pour vous adresser la moitié de ces humbles adorations.
Mais vous, vous étiez debout ! Vous n'avez pas plié le genou, vous n'avez pas baissé les yeux ! Votre regard superbe s'est promené froid et scrutateur sur le prêtre, sur l'hostie, sur la foule prosternée : rien de tout cela ne vous a parlé. Seule, toute seule parmi nous tous, vous avez refusé votre prière au Seigneur. Seriez-vous donc une puissance au-dessus de lui ?
Eh bien ! Lélia, que Dieu me le pardonne encore ! pendant un moment je l'ai cru et j'ai failli lui retirer mon hommage pour vous l'offrir. Je me suis laissé éblouir et subjuguer par la puissance qui était en vous. Hélas ! il faut l'avouer, je ne vous vis jamais si belle.
Le texte proposé est extrait de : Lélia (1839, nouvelle édition très remaniée par l'auteur, de celle de 1833), de George Sand, dans : Œuvres de George Sand, t. 1 (Bruxelles : Société belge de librairie, 1842, p. 8).
Lélia, où l'impossibilité d'aimer, est une œuvre romanesque et lyrique, une autobiographie transposée, où l'amour se heurte aux conventions mondaines et aux préjugés sociaux, comme s'y heurta George Sand lors de ses passions successives, notamment pour Musset et pour Chopin (Le Petit Robert des noms propres, 2007, p. 1941). George Sand est une romancière française (1804‑1876), qui durant toute sa vie, revendiqua pour les femmes les droits de la passion, force sacrée justifiée par sa sincérité même.
Amantine Aurore Lucile Dupin, baronne Dudevant, signa la plus grande partie de son œuvre du pseudonyme masculin de George Sand, pseudonyme inspiré de sa collaboration littéraire (Rose et Blanche, 1831) avec Jules Sandeau, un écrivain français (1811‑1883) entré à l'Académie française en 1859, auteur de : Sacs et parchemins (1851), Mademoiselle de La Seiglière (1848), Le Gendre de M. Poirier (1854, avec Émile Augier), Marianna (1839), Jean de Thommeray (1873), etc.
De sa naissance dans le Paris des premiers temps de l'épopée napoléonienne, à sa mort à Nohant (commune de l'Indre, qui est un département traversé par la rivière éponyme, et un affluent de la rive gauche de la Loire né sur les premières pentes du Massif central et qui draine la Champagne berrichonne et la Touraine ; où la maison de l'auteure est devenue un musée) quelques années après la fin du « cirque Beauharnais » (Victor Hugo), l'on ne peut qu'être étonné, admiratif ou moqueur (article de H. Bonnet, dans le Dictionnaire des littératures de langue française, Paris, Bordas, 1994, t. 4, p. 2263), devant tout ce que cette femme a fait, écrit et réalisé : Indiana (1832), Le Compagnon du tour de France (1840), Consuelo (1842-1843), La Mare au diable (1846), François le Champi (1847-1848), La Petite Fadette (1849), Les Maîtres sonneurs (1853), Histoire de ma vie (1854), etc.
Cette production romanesque et dramatique considérable, dont les effusions lyriques et les déclamations humanitaires peuvent paraître excessives de nos jours, frappe néanmoins par la générosité qui anime l'auteure, et la sûreté de la narration.
LA NARRATION ET LA DESCRIPTION
Dans une œuvre littéraire, la description est le passage qui évoque la réalité, à un moment déterminé du temps, en alternance avec une narration qui est un exposé détaillé d'une suite de faits. La narration utilise le passé simple (« examina » dans l'exemple qui suit), tandis que l'imparfait est le temps de la description (« redescendait » dans l'exemple qui suit). Un changement de focalisation, ou de point de vue, peut s'opérer : le personnage (« il ») est vu par le narrateur, puis c'est l'objet de la description (« la fumée ») qui est vu par le personnage : « Du couloir, il examina le corps de garde. La fumée redescendait du plafond d'un mouvement courbe et lent » (La Condition humaine (1933), d'André Malraux).
D'après Alain Robbe-Grillet, dans Pour un nouveau roman (1963) : « Avec la description, un certain temps passe (celui de la littéralité lue) pendant lequel il ne se passe rien (aucun événement ne cimente les diverses parties de l'objet). »
L'usage systématique du présent gomme, dans le roman moderne, la possibilité de distinguer avec certitude description et narration (article de B. Valette, dans le Dictionnaire des littératures de langue française, Paris, Bordas, 1994, t. 1, p. 666).
Consigne 1 : dans l'extrait de texte proposé ci-dessus, souligner les verbes conjugués. Puis, réécrire l'extrait proposé, en ne gardant que les phrases contenant les verbes au passé (passé simple, passé antérieur ou passé composé), tout en réduisant les phrases contenant les verbes à l'imparfait, afin de réduire la description à quelques mots. Ne pas tenir compte des phrases dont les verbes sont au présent. L'effet obtenu est une accélération du rythme du récit. Avec le début de l'extrait, cela pourrait donner ce qui suit :
1. Souligner les verbes conjugués :
Encore une fois, d'où venez-vous (présent), Lélia ? Quelle mission de salut ou de vengeance accomplissez-vous (présent) sur la terre ?
Hier, à l'heure où le soleil descendait (imparfait) derrière le glacier, noyé dans des vapeurs d'un rose bleuâtre, alors que l'air tiède d'un beau soir d'hiver glissait (imparfait) dans vos cheveux, et que la cloche de l'église jetait (imparfait) ses notes mélancoliques aux échos de la vallée ; alors, Lélia, je vous le dis (passé simple), vous étiez (imparfait) vraiment la fille du ciel. Les molles clartés du couchant venaient (imparfait) mourir sur vous et vous entouraient (imparfait) d'un reflet magique. Vos yeux, levés vers la voûte bleue où se montraient (imparfait) à peine quelques étoiles timides, brillaient (imparfait) d'un feu sacré. Moi, poète des bois et des vallées, j'écoutais (imparfait) le murmure mystérieux des eaux, je regardais (imparfait) les ondulations moelleuses des pins faiblement agités, je respirais (imparfait) le suave parfum des violettes sauvages qui, au premier jour tiède qui se présente (présent), au premier rayon de soleil pâle qui les convie (présent), ouvrent (présent) leurs calices d'azur sous la mousse desséchée. Mais vous, vous ne songiez (imparfait) point à tout cela ; ni les fleurs, ni les forêts, ni le torrent n'appelaient (imparfait) vos regards. Nul objet sur la terre n'éveillait (imparfait) vos sensations, vous étiez (imparfait) toute au ciel. Et quand je vous montrai (passé simple) le spectacle enchanté qui s'étendait (imparfait) sous nos pieds, vous me dîtes (passé simple) en élevant la main vers la voûte éthérée : « Regardez cela ! » Lélia ! vous soupiriez (imparfait) après votre patrie, n'est-ce pas ? vous demandiez (imparfait) à Dieu pourquoi il vous oubliait (imparfait) si longtemps parmi nous, pourquoi il ne vous rendait (imparfait) pas vos ailes blanches pour monter à lui ?
Mais hélas ! quand le froid qui commençait (imparfait) à souffler sur la bruyère nous eut forcés (passé antérieur) de chercher un abri dans la ville ; quand, attiré par les vibrations de cette cloche, je vous priai (passé simple) d'entrer dans l'église avec moi et d'assister à la prière du soir, pourquoi, Lélia, ne m'avez-vous pas quitté (passé composé) ? Pourquoi, vous qui pouvez (présent) certainement des choses plus difficiles, n'avez-vous pas fait (passé composé) descendre d'en haut un nuage pour me voiler votre face ? Hélas ! pourquoi vous ai-je vue (passé composé) ainsi, debout, le sourcil froncé, l'air hautain, le cœur sec ?
2. Garder les phrases contenant les verbes au passé simple, au passé antérieur et au passé composé (narration), et condenser en une phrase (description) les phrases contenant les verbes à l'imparfait :
Hier, Lélia, je vous le dis, vous étiez vraiment la fille du ciel, un ciel d'un rose bleuâtre et couchant. Et quand je vous montrai le spectacle enchanté qui s'étendait sous nos pieds : le murmure mystérieux des eaux, les ondulations moelleuses des pins faiblement agités, le suave parfum des violettes sauvages (ou : les fleurs, les forêts, le torrent), vous me dîtes en élevant la main vers la voûte éthérée : « Regardez cela ! ». Mais hélas ! quand le froid nous eut forcés de chercher un abri dans la ville ; quand, attiré par les vibrations de cette cloche, je vous priai d'entrer dans l'église avec moi et d'assister à la prière du soir, pourquoi, Lélia, ne m'avez-vous pas quitté ? Pourquoi n'avez-vous pas fait descendre d'en haut un nuage pour me voiler votre face ? Hélas ! pourquoi vous ai-je vue ainsi, debout, le sourcil froncé, l'air hautain, le cœur sec ? Etc.
DÉCRIRE, DÉFINIR, ANALYSER
La description est le résultat de l'action de décrire, c'est l'énumération des caractères de quelque chose. C'est la représentation d'un objet, d'un événement, d'une plante, d'un animal, d'un personnage, d'un paysage, c'est l'image de quelque chose ou de quelqu'un. « Décrire » s'oppose en logique à « Définir » : on définit un concept, une idée générale, alors que l'on décrit une personne ou une chose concrète. Concernant la description d'un sentiment, d'une pensée ou d'une œuvre, on parle d'analyse.
Pour les formalistes russes (école de critique littéraire en 1924, en Union soviétique), la narration ou la « fable », en tant que chronologie réelle, s'oppose au « sujet » en tant que disposition esthétiques des éléments réels (la description). La fable c'est ce qui s'est réellement passé ; le sujet, c'est comment le lecteur en a pris connaissance (article de B. Valette, dans le Dictionnaire des littératures de langue française, Paris, Bordas, 1994, t. 1, p. 666).
Consigne 2 : écrire un court récit pour décrire l'eau (eau vive ou stagnante, d'une rivière ou d'un lac, etc.) en plaçant le narrateur dans une réalité de rationalité objective ou subjective (description d'un paysage, réminiscence d'un souvenir, etc.) ou dans une réalité émotionnelle ou pulsionnelle. Cela pourrait donner cet extrait de Lélia (p. 31), de George Sand :
Ce fut une belle vie d'amour et de jeunesse, une vie qui résuma le bonheur de cent vies, et qui pourtant passa rapide comme l'eau bouillonnante et l'oiseau fugitif des cataractes. Il y a dans la chute et dans la course de l'eau mille voix diverses et mélodieuses, mille couleurs sombres ou brillantes. Tantôt, furtive et discrète, elle passe avec un nerveux frémissement contre des pans de marbre qui la couvrent de leur reflet d'un noir bleuâtre ; tantôt, blanche comme le lait, elle mousse et bondit sur les rochers avec une voix qui semble entrecoupée par la colère ; tantôt verte comme l'herbe qu'elle couche à peine sur son passage, tantôt bleue comme le ciel paisible qu'elle réfléchit, elle siffle dans les roseaux comme une vipère amoureuse, ou bien elle dort au soleil, et s'éveille avec de faibles soupirs au moindre souffle de l'air qui la caresse. D'autres fois elle mugit comme une génisse perdue dans les ravins, et tombe, monotone et solennelle, au fond d'un gouffre qui l'étreint, la cache et l'étouffe. Alors elle jette aux rayons du soleil de légères gouttes jaillissantes qui se colorent de toutes les nuances du prisme. Quand cette irisation capricieuse danse sur la gueule béante des abîmes, il n'est point de sylphide assez transparente, point de psylle assez moelleux pour l'imagination qui la contemple.
CE QUI EST DESCRIPTIBLE
Comment rendre visible ce qu'on ne peut représenter que par des mots ? Par la description précisément, par la représentation ou la mise en images verbales du monde (objets, êtres, personnages, lieux, situations, etc.) et par l'utilisation de certaines figures de style, comme la personnification, l'allégorie, la métaphore, la comparaison, l'énumération, la métonymie, la synecdoque, etc.
Le choix des mots, le choix des images et celui des figures de style traduit l'émotion du narrateur, émotion qui s'exprime à travers le descriptible, au moyen de la description, l'émotion ultime étant « indescriptible ».
Consigne 3 : dans le texte ci-après, extrait de Lélia (p. 30), relever les descriptions des différents éléments naturels : l'air, l'eau, la végétation, la montagne, etc., puis les réutiliser dans une autre description, celle d'un souvenir ou celle d'un être vivant par exemple.
Sténio descendait un matin les versants boisés du Monte-Rosa. Après avoir erré au hasard dans un sentier couvert d'épaisses végétations, il arriva devant une clairière ouverte par la chute des avalanches. C'était un lieu sauvage et grandiose. La verdure sombre et vigoureuse couronnait les ruines de la montagne crevassée. De longues clématites enlaçaient de leurs bras parfumés les vieilles roches noires et poudreuses qui gisaient éparses dans le ravin. De chaque côté s'élevaient en murailles gigantesques les flancs entr'ouverts de la montagne, bordés de sombres sapins et tapissés de vignes vierges. Au plus profond de la gorge, le torrent roulait ses eaux claires et bruyantes sur un lit de cailloux richement colorés. Si vous n'avez pas vu courir un torrent épuré par ses mille cataractes, sur les entrailles nues de la montagne, vous ne savez pas ce que c'est que la beauté de l'eau et ses pures harmonies.
Sténio aimait à passer les nuits, enveloppé de son manteau, au bord des cascades, sous l'abri religieux des grands cyprès sauvages, dont les muets et immobiles rameaux étouffent l'haleine des brises. Sur leur cime épaisse s'arrêtent les voix errantes de l'air, tandis que les notes profondes et mystérieuses de l'eau qui s'écoule sortent du sein de la terre, et s'exhalent comme des chœurs religieux du fond des caves funèbres. Couché sur l'herbe fraîche et luisante qui croît aux marges des courants, le poète oubliait, à contempler la lune et à écouter l'eau, les heures qu'il aurait pu passer avec Lélia ; car, à cet âge, tout est bonheur dans l'amour, même l'absence.
Cela pourrait donner ceci :
1. Relever les descriptions de la nature :
La clairière : ouverte par la chute des avalanches, les ruines de la montagne crevassée, les vieilles roches noires et poudreuses qui gisaient éparses dans le ravin.
La végétation : la verdure sombre et vigoureuse couronnait, de longues clématites enlaçaient de leurs bras parfumés, bordés de sombres sapins et tapissés de vignes vierges, sous l'abri religieux des grands cyprès sauvages, dont les muets et immobiles rameaux étouffent, sur leur cime épaisse s'arrêtent, l'herbe fraîche et luisante qui croît.
La montagne : s'élevaient en murailles gigantesques les flancs entrouverts de la montagne, sur les entrailles nues de la montagne.
L'eau : le torrent roulait ses eaux claires et bruyantes sur un lit de cailloux richement colorés, courir un torrent épuré par ses mille cataractes, la beauté de l'eau et ses pures harmonies, les notes profondes et mystérieuses de l'eau qui s'écoule sortent, et s'exhalent comme des chœurs religieux.
L'air : l'haleine des brises, les voix errantes de l'air.
La terre : du sein de la terre, du fond des caves funèbres.
La berge : aux marges des courants.
2. Les utiliser dans une autre description :
Les vieilles carcasses de chevaux noircies et poudreuses gisaient éparses dans le ravin, enlacées par les longs bras parfumés des clématites et tapissées par une sombre et vigoureuse vigne vierge. Seul rescapé, tu enterras les cadavres des soldats des deux armées. Une autre bataille s'engageait. De tes doigts à la peau crevassée et en ruine, tu fouillas inlassablement aux marges des courants de ce torrent qui roule ses eaux claires et bruyantes sur un lit de cailloux richement colorés, tu fouillas des jours durant l'herbe fraîche et luisante à la recherche d'un trésor, d'une harmonie profonde et mystérieuse, qui s'exhalerait comme un chœur religieux de tes entrailles nues, de ta blessure béante, de ton flanc entrouvert par une balle ennemie. L'eau te sauva la vie. La faim s'élevait comme un de ces cyprès sauvage, dont les muets et immobiles rameaux étouffent les voix errantes de l'air. Enfin, après des jours d'attente infinie, l'haleine des brises, douce et parfumée, t'apporta l'écho d'un secours, comme le chant d'un promeneur égaré.
Et maintenant...
À vous de jouer - et d'écrire,
À vos claviers, plumes et stylos !
L a – P U B L i a n c e
atelier d'écriture et publication
. . . . . . . . e n – l i g n e . . . . . . . .
mail : numencegalerielitteraire@gmail.com
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire