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L
a – P U B L i
a n c e
ateliers d'écriture et publication
. . . . . . . . e n – l i g n e . . . . . . . .
ateliers d'écriture et publication
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« Non,
je ne saurais plus, souffrant dans le mystère,
Taire
L'irrésistible
amour qui me va tourmentant
Tant.
O
fille incomparable, objet de mon occulte
Culte,
O
cœur naïf et pur, dont le printemps fleuri
Rit,
Écoute
un peu celui qui, depuis ton baptême,
T'aime
Et
qui, s'il ne t'émeut, va mourir, le pauvret,
Vrai! »1
.
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ÉCHOS
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Dans
le langage courant, le nom masculin « écho » signifie
« son ou bruit répercuté ».
En
linguistique, l'écho est une figure de style basée
sur la répétition phonique, la répétition d'un même son
dans un poème ou dans une phrase, de manière à produire l'effet
d'un écho : « De
chez toi, on voit dans un cadre champêtre,
paître
une multitude de bétail : des moutons, des buffles, chevaux,
veaux
et génisses au long flanc, à la luisante corne,
qu'orne
la guirlande de fleurs qui, comme un long serpent,
pend.
Ici, le rocher noir, d'où la source s'épanche,
penche
sur le val, nourrissant lianes, sauvageons,
joncs.
La cascade au loin fume, et la roche moussue,
sue,
se couvrant d'une gaze humide et d'un rideau...,
d'eau. »
On
peut rencontrer des échos en prose ou en poésie, sous forme de
question (la question-écho), de vers en écho (ou vers échoïque),
et de vers couronné.
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LA
QUESTION-ÉCHO
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En
linguistique, la question-écho est une question qui a la même
forme syntaxique que l'affirmation qui la précède :
« Il
est parti hier, lui confia-t-elle à
voix basse.
-
Il est parti hier ?
Il
semblait abasourdi.
-
Nous ne le reverrons pas de sitôt.
-
Nous ne le reverrons pas de sitôt ?
reprirent-ils tous en chœur.
Ils
réalisaient difficilement ce qu'il se passait ; ils
se demandaient comment ils allaient faire sans lui. Ils s'aperçurent
bientôt qu'il
ne leur était pas indispensable, et ils en conclurent qu'ils
allaient pouvoir facilement se
passer de lui. »
.
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LE
VERS EN ÉCHO
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En
poétique, un vers-écho est la reprise d'une rime (qui donne
une impression de réponse ou de correspondance) sur le vers suivant,
ce vers étant formé d'un seul mot homophone, qui a le même son :
« Nous t'édifierons un tombeau / Beau »
(La Chasse du Burgrave, dans : Odes et
ballades (1822-1828), de Victor Hugo).
Un
vers-écho est une espèce de vers dont la dernière syllabe (ou les
deux dernières syllabes) se répète et ajoute au sens qu'elle
complète ; cette dernière syllabe répétée est comptée
comme un vers :
« Question
du financier :
A***
ma tendresse ardente, oh ! ne sois pas rebelle,
Belle,
Et
que ton cœur s'accorde avec ce que mon vœu
Veut !
Devant
tes dix-huit ans, mon genou, qui supplie,
Plie
Comme
il plierait devant les miséricordieux
Dieux.
Veux-tu
nous enlacer tous deux d'une prochaine
Chaîne ?
Veux-tu
prendre ma main et partager mon nom ?
Réponse
de la bergère :
Non. »
(Le
Financier et la bergère, dans Colifichets : jeux de
rimes (1860), d'Amédée Pommier)
« L'on
voit des commis
Mis
Comme
des princes
Qui
jadis sont venus
Nus
De
leur province »
(Charles-François
Panard2)
Déjà
présent dans les littératures anciennes, grecque et latine, le
vers-écho, ou encore vers échoïque, ou bien « vers en
écho », est fréquemment utilisé dans la poésie française à
partir du XVIe siècle :
« Qu'est-ce
enfin du plus grand monarque terrien ?
Rien. »
(Quatrains
contenant préceptes (1574), de Guy du Faur, seigneur de Pibrac)
« Qui
est l'auteur de ces maux advenus ?
Vénus.
Comment
en sont tous mes sens devenus ?
Nus.
Qu'étais-je
avant d'entrer en ce passage ?
Sage.
Et
maintenant que sens-je en mon courage ?
Rage.
Qu'est-ce
qu'aimer et s'en plaindre souvent ?
Vent. »
(Les
Mémoires (1582) de messire Martin du Bellay)
.
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LE
VERS COURONNÉ
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Lorsque
les syllabes en écho font partie du même vers, celui-ci s'appelle
un « vers couronné » :
« La
blanche colombelle
belle
Souvent
je vois priant, criant ;
Mais
dessous la cordelle d'elle
Me
jette un œil friand, riant,
Et
me consommant, et sommant,
À
douleur qui ma face efface :
Dont
suis le réclamant amant,
Qui
pour l'outrepasse
trépasse. »
(Chanson
III, dans le recueil l'Adolescence clémentine (1532), de
Clément Marot)
.
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¤ .
¤ .
Notes
1.
Extrait de :
Le financier et la
bergère : idylle,
dans :
Colifichets : jeux
de rimes, de
Victor-Louis-Amédée
Pommier
(Paris, Garnier frères, 1860).
Poète français
(1804-1877)
mêlé au mouvement
romantique, il obtint un
prix d'éloquence en 1849, plusieurs
prix de poésie de
l'Académie française (1847-1848-1849), et
aux
Jeux floraux (concours
poétique annuel institué à Toulouse en 1323, et qui subsiste
encore aujourd'hui en couronnant des œuvres poétiques en langue
française et en occitan, ainsi que des œuvres concernant l'histoire
méridionale) ; il
collabora
à plusieurs revues (l'Univers,
la Revue des deux
mondes, etc.), et
il est l'auteur de :
Premières armes
(1832), Océanides et
fantaisies (1839),
Crâneries et dettes du
cœur (1842), etc.
2.
Charles-François Panard
était un chansonnier
français (1694-1765) plein d'esprit et de gaieté, qui écrivit
pour l'Opéra-Comique, le Théâtre de la Foire, etc., et qui fut
l'un des plus illustres représentants de la chanson bachique ;
une
chanson bachique est une chanson de table où l'on fait l'éloge du
vin, en rapport à Bacchus, autre appellation de Dionysos, le dieu
grec de la vigne, du vin et du délire extatique. Surnommé
le « La Fontaine du vaudeville » par Jean-François
Marmontel (auteur
des Éléments de
littérature (1787)
dans l'Encyclopédie
de Diderot et d'Alembert),
Charles-François Panard
est l'auteur de plus de
quatre-vingts pièces.
.
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Consigne :
faire une liste de
plusieurs noms géographiques, puis trouver pour
chacun un (ou
plusieurs) terme-s
homophone-s
(verbe, adjectif, nom commun, etc.) ;
enfin, utiliser ces noms
propres et leurs homophones pour composer
un poème de vers en échos.
Avec :
La Rochelle (en Charente-Maritime) et Chelles (en Seine-et-Marne),
Pau et un drapeau, Grasse et la grâce, Navarrenx (dans les
Pyrénées-Atlantiques) et Reims, Carcassonne et le verbe « sonner »,
la nuit et Nuits (région de grands crus de vins en Côte-d'Or), la
région la Provence et la ville de Vence, Foix (dans l'Ariège) et
une fois (dans « une fois de plus »), une dune et
« d'une », la mer et l'amer ;
Cela
pourrait donner cet
extrait d'un poème
d'Amédée Pommier, intitulé Le Voyageur :
poème
géographique, dans
Colifichets :
jeux de rimes :
« J'ai
visité, de plus, Perpignan, La Rochelle,
Chelles,
Bayonne
sur son fort portant notre drapeau,
Pau,
Arles
où le beau sexe est fameux par sa grâce.
Grasse,
Narbonne,
Montpellier, Lodève, Navarrenx,
Reims,
Pézenas,
dont le nom moins bien que Carcassonne
Sonne,
Dijon
où j'ai passé quatre jours et trois nuits,
Nuits,
Amiens,
Sedan, Toulon, l'orgueil de la Provence,
Vence,
Gex,
Ham, Gray, Meung, Luz, Apt,Vaux, Thiers et plusieurs fois
Foix,
Sans
compter Tours, Meaux, Brest, Dieppe, où, du sommet d'une
Dune,
Pour
la première fois j'ai vu ton flot amer,
Mer ! »
Et maintenant...
À vous de jouer - et d'écrire,
À vos claviers, plumes et stylos !
À vous de jouer - et d'écrire,
À vos claviers, plumes et stylos !
.
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.
Bibliographie
→
Le
Grand Robert de la langue française,
2ème édition,
Paris :
Dictionnaires Le Robert, 2001,
6 vol., t. 2,
p. 1807.
→
LITTRÉ
(Paul-Émile),
Dictionnaire
de la langue française,
nouvelle
édition, Chicago,
Encyclopædia
Britannica Inc., 1991
(réimpression
de l'édition de 1880),
6 vol. + 1 supplément, t. 2,
p. 1899.
→
Le
Petit Robert des noms propres,
nouvelle
édition refondue et augmentée, 2007.
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